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15-09-2010
Mots clés
Politique
Transports
Etats-Unis
Chronique

Les villes américaines ont soif de transports publics

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Les villes américaines ont soif de transports publics
(Photo : Time Square, New York. Crédit : zoonabar - Flickr)
 
Alors que la semaine de la mobilité démarre en Europe, jamais la demande de transports publics n'a été aussi forte de l'autre côté de l'Atlantique. Mais les financements ne suivent pas. Entre l'augmentation du prix du ticket ou la réduction des véhicules en circulation, les Américains hésitent.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Sixième conférence américaine sur le transport public et le développement durable. 180 personnes dans la salle de l’hôtel Westin de Time Square à New York, tous dirigeants des réseaux de transport public nord-américains. Indiscutablement, le sujet intéresse.

Ouverture des travaux par le commissaire aux transports de la ville de New York, qui nous rappelle que le maire Bloomberg a mis le développement durable au cœur de sa stratégie depuis 2007 : « A Greener, Greater New-York », « New York plus vert et plus grand » (Petit rappel au passage : le New-Yorkais moyen a une empreinte carbone qui correspond au tiers de l’empreinte moyenne américaine. Ville flamboyante, mais ville efficace !).

La période assez paradoxale ici aux Etats-Unis. D’une part, la demande pour les transports publics n’a jamais été aussi forte et les problèmes de financement n’ont jamais atteint de tels niveaux. A New York, il manque 2 milliards de dollars (1,6 milliard d’euros) pour que l’équation du financement de l’exploitation et des investissements nécessaires soit bouclée. La baisse des ventes et donc la baisse des revenus des taxes sur les ventes – dont une partie alimente des fonds de financement pour les transports publics – se fait durement sentir. Avec deux types de réactions. A New York d’abord, aucune hausse de tarif n’est pratiquée mais le service est affecté – 100 millions de dollars (78 millions d’euros) de services ont été supprimés – et l’administration a été allégée (20% de licenciement dans les équipes fonctionnelles).

A Washington DC, pour maintenir le service, les tarifs ont été augmenté de près de 20% voici quelques jours. Les prévisions pour les années à venir sont assez pessimistes, en particulier du fait du besoin de financer les retraites et les bénéfices sociaux associés. Dans le réseau de Portland dans l’Oregon, on estime que 50 cents (0,39 euro) par voyage seront nécessaire pour payer les bénéfices sociaux aux retraités du réseau dans les années à venir…

Alors, de quoi parle-t-on dans cette conférence ? Curieusement, d’abord de marche à pied. Le cas des récents aménagements de New York est présenté. Broadway, Times Square et des dizaines d’espaces anciennement dédiés à la voiture le sont maintenant aux piétons. Les vélos font l’objet de nombreuses attentions : les pistes cyclables sillonnent toute la ville et partout se déploient des emplacements pour stationner les vélos, avec des designs d’avant-garde retenus après des concours internationaux très suivis. Le plus populaire est un emplacement en forme de… roue de vélo stylisée. Le plus original, dans le « fashion district », a un profil de chaussure chic. Même les pistes cyclables sont confiées à des designers : celle de Times Square représente une image réalisée par un satellite de la Nasa du puits de chaleur que produisent les cinq arrondissements de la ville.

Et les transports publics ? Priorité au bus, avec des couloirs réservés, des nouveaux arrêts, des temps de parcours réduits de 20% à 30% avec des fréquentations en hausse de plus de 30%. Le résultat de tout cela ? Une baisse des accidents de 56% impliquant les piétons et les cyclistes depuis 2000 et des habitants satisfaits à 98%. Bon, je vois que vous mourrez d’envie de voir à quoi ça ressemble. Voici donc un document (en anglais) très complet de la mairie de New York.

Le colloque se poursuit, avec des représentants des ministères concernés par les villes « vivables et performantes ». Une étrange impression : les ressources publiques n’ont jamais été aussi abondantes pour financer les programmes (cela se traduit par le fait que le gouvernement américain emprunte 40% de ses dépenses, ce que le déficit par rapport au PNB ne révèle pas), et en même temps, cela donne une impression d’épuisement des équipes. Les acteurs de terrain mettent du temps à se saisir des nouvelles opportunités et l’effort fédéral ne se traduit pas assez vite en résultats concrets. Le spectre d’une victoire républicaine aux élections de mi-mandat en novembre semble plus tétaniser les troupes démocrates que les galvaniser… L’économie donne toujours des signes de grand doute ; côté positif, l’empreinte carbone se réduit (les ventes d’électricité ont baissé de 8% depuis le début de la crise). Le récent enterrement de première classe du projet de loi sur l’énergie traduit l’état d’esprit actuel de l’administration. Si la popularité d’Obama ne repart pas vers les sommets d’il y a deux ans, sera-t-il malgré tout possible de faire bouger le porte-avions USA ?

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Yves Mathieu est directeur de Missions Publiques, spécialisée dans l’accompagnement de programmes de démocratie participative et d’amélioration des politiques publiques . Il est depuis janvier 2007 volontaire dans l’organisation The Climate Project fondée par Al Gore.

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