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26-05-2010
Mots clés
Géopolitique
Europe

Climat : l’Union européenne souffle le chaud et le froid

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Climat : l'Union européenne souffle le chaud et le froid
(Nicolas.boullosa/Flickr)
 
En termes de réduction d'émissions de gaz à effet de serre, les 27 n'ont pas tous le même objectif. La bataille fait rage entre les ambitieux qui réclament une baisse de 30% d’ici 2020 et les frileux qui se contenteraient de 20%.
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Un peu avant Noël 2008, l’Europe faisait un cadeau à la planète avec un paquet énergie-climat qui l’engageait à réduire ses émissions de 20% d’ici 2020 – l’objectif 20/20 pour les intimes – malgré une opposition farouche des pays de l’Est, Pologne en tête. Inutile de dire que question cheveux blancs et nuits courtes, les négociations pour arriver à un tel accord annonçaient celles du sommet de Copenhague. Mais qu’importe : l’Europe s’affirmait comme leader dans la lutte contre le réchauffement climatique. Tout allait changer, on allait voir ce qu’on allait voir !

Un an plus tard, la hotte était loin d’être aussi pleine au retour de la capitale danoise. Et ce malgré la carte jouée par les 27 d’un objectif porté à –30% en cas d’accord ambitieux. « Après Copenhague beaucoup de gens disaient "ne devrions-nous pas faire marche arrière et utiliser nos ressources pour lutter contre la crise économique" », confiait ce mercredi la Commissaire européenne au climat Connie Hedegaard. Plusieurs pays dont la Pologne – encore elle – et l’Italie ont d’ailleurs tenté de rayer le chiffre du document transmis en janvier à l’ONU pour résumer la position européenne. Mais en face, l’Espagne, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne ont alors réussi à laisser cette possibilité ouverte.

Le Parlement européen monte sur le ring

Au petit jeu de la division multiple, Berlin a même demandé : « Et si on y allait tout seuls ? ». « L’UE a de bonnes raisons, y compris économiques, de revoir son offre de réduction. Je défendrai personnellement une hausse de 20% à 30% de notre objectif de réduction, qui fera de l’UE un pionnier de l’économie faiblement émettrice », confirmait ainsi en mai le ministre de l’environnement Norbert Röttgen. Pas en reste dans cette bataille de chiffres, la Belgique proposait de couper la poire en deux avec –25%.

En février, le Parlement européen montait sur le ring, prenant la suite des Etats membres : « Les atermoiements dans la réalisation d’un accord international ne justifient pas » de faire du surplace dans la lutte contre le changement climatique, lançait-il. Glissant au passage qu’il ne serait pas mauvais que les 27 parlent « d’une seule voix » pendant les négociations. Pas gagné. Mais l’idée de passer à –30% semblait récolter de plus en plus de supporters, à l’image du nouveau gouvernement britannique.

Uppercut pour les défenseurs du statu quo

Histoire de ramener un peu de raison au milieu de la foire d’empoigne, la Commission européenne était chargée entre-temps d’étudier la possibilité de ce sursaut d’ambition. Et les premières fuites n’ont pas tardé à venir muscler le discours des pro-30% : entre la crise économique et l’augmentation du prix du pétrole, l’objectif 20/20 ne coûterait plus 70 milliards d’euros par an comme estimé il y a deux ans, mais 48 milliards. Avec une petite rallonge – qui amène jusqu’à 81 milliards – les 27 pourraient donc atteindre les fameux –30%. Autre uppercut pour les défenseurs du statu quo : ni l’échec de Copenhague ni un objectif plus ambitieux n’augmente considérablement le risque de fuite de carbone – c’est-à-dire des délocalisations d’industries polluantes vers des cieux moins verts. Un risque qui serait même surestimé selon une étude commandée par le groupe des Verts du Parlement européen.

De quoi justifier que des combattants de gros calibre montent au créneau chez les adeptes de l’immobilisme. Business Europe, l’équivalent du Medef européen, comme Eurelectric, qui représente les poids lourds du secteur énergétique, ont lancé les premières salves. Bien vite relayées par les ministres de l’Industrie allemand et français qui, pour le coup, étaient tombés d’accord. Camp rejoint en France par le Conseil d’analyse stratégique avec une mise en garde sur les retombées économiques d’une telle mesure. Pendant que dans les coulisses bruxelloises, des combattants plus discrets s’affairaient, en la personne des commissaires à l’Industrie, à l’Energie et au Budget. A leur initiative, le document de la Commission publié ce mercredi a été « totalement raboté », a confié à l’AFP un diplomate européen. Il n’en reste pas moins clair sur l’intérêt de passer à –30%. Prochaine passe d’armes prévue, le 11 juin avec une réunion informelle des ministres de l’Environnement.

Sources de cet article

- L’analyse de la Commission européenne

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