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Grid & Green

Par Paul
10-01-2018

Transition énergétique : les sujets à suivre en 2018

Deux ans après la signature de l'Accord de Paris, les dirigeants ont-ils enfin pris la température du réchauffement climatique mondial ? Du côté des Etats-Unis, la réponse ne fait (malheureusement) pas débat, Donald Trump étant visiblement imperméable à la problématique. Mais le reste de la planète est-il conscient des enjeux écologiques, environnementaux et énergétiques qui se posent aujourd'hui à lui ? L'organisation du One Planet Summit, en décembre 2017, par la France, les Nations unies (ONU) et la Banque mondiale, en partenariat avec la Convention-cadre de l'ONU sur les changements climatiques (CCNUCC), dont le but était d'intensifier la lutte contre la hausse des températures globales, laisse à penser que oui.

Paris, depuis quelque temps, semble avoir pris la tête de ce combat pour un nécessaire changement de paradigme. En 2017, le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, a affirmé un tropisme vert bienvenu, notamment en annonçant, en fin d’année, que toutes les centrales à charbon françaises seraient fermées d’ici 2022. Son ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a quant à lui affirmé le 8 janvier qu’il souhaitait « changer d’échelle » concernant la mue énergétique de la France, en favorisant le nucléaire, l’un des « piliers de la transition », et en accélérant l’effort sur les énergies renouvelables. Deux des chantiers principaux auxquels Paris va devoir s’atteler cette année.

Révision de la PPE

A tout seigneur tout honneur. La Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), le document qui précise, secteur par secteur, la trajectoire énergétique de l’Hexagone, doit être révisée et affinée d’ici la fin de l’année – puisqu’elle portera sur une période de 5 ans (entre 2019 et 2023). L’objectif ? « La PPE doit indiquer entre autres les enveloppes maximales de ressources publiques qui pourront être mobilisées pour chaque filière » indiquait en 2016 le site Connaissance des énergies. « Elle doit in fine contribuer à la sécurité d’approvisionnement en réduisant la dépendance française aux importations d’énergies fossiles » dont la loi prévoit justement de réduire la consommation de 30 % d’ici à 2030 par rapport à 2012.

Feuilles de route pour les renouvelables

S’agissant des renouvelables, et plus particulièrement de l’éolien, le gouvernement a lancé, en octobre dernier, un groupe de travail national chargé de simplifier et consolider les règles dans cette filière. Une démarche de concertation qui devra associer l’ensemble des acteurs nationaux et locaux – Etats, collectivités locales et même habitants – au développement des énergies vertes. Le seul moyen de parvenir à la neutralité carbone à l’horizon 2050, telle que l’a promise Nicolas Hulot en juillet dernier. Le but du groupe de travail ? Simplifier les procédures administratives de mise en route et de financement des éoliennes, mais avant tout obtenir des riverains leur aval sur les projets.

Une réflexion globale, c’est également ce qu’ont demandé les industriels du solaire, cette fois-ci, et qui devrait intervenir dans le courant de l’année. Car, selon eux, il existe aujourd’hui des obstacles qui ralentissent le développement de cette énergie – dont le parc atteint plus de 7 200 mégawatts (MW) et fournit environ 2 % de la consommation française de courant. « Le solaire peut atteindre 10 % de production électrique en 2028 » mais pour ce faire, la filière a besoin « d’une feuille de route au moins sur dix ans » alertait en novembre dernier Daniel Bour. Selon le président du syndicat Enerplan, qui réunit les industriels du solaire, un tel document ne devrait pas tarder à voir le jour, puisque « nous sommes en pleine discussion », ceci alors que « l’objectif 2018 [10 200 MW, ndlr] sera à peine atteint. »

"Mise en service de Flamanville"

Pourtant, à l’horizon 2050, des dizaines de gigawatts additionnels d’énergies propres devront avoir été ajoutés au réseau. « Ce développement des renouvelables correspond à la fois à une attente sociétale forte, mais aussi à une réalité économique liée à l’innovation et à la compétitivité croissante de ces modes d’énergie », indique EDF dans une note relative à la transition énergétique. L’électricien français, qui exploite plus de 30 GW d’actifs renouvelables dans le monde – un chiffre qui devrait augmenter cette année –, mise évidemment, à côté, sur son autre énergie bas carbone phare : le nucléaire, dont la PPE révisée devrait remettre en question la diminution de 75 à 50 % de la production d’énergie d’ici 2025.

Et parmi les dossiers liés à l’atome, celui des EPR – la nouvelle génération de centrales – sera l’un des plus scrutés. En décembre dernier, Jean-Bernard Lévy, le PDG d’EDF, affirmait que « le calendrier de la mise en service de Flamanville est tenu. Il amène à ce que le chargement du combustible dans la cuve puisse être fait exactement dans un an, en décembre 2018. » Ce qui signifie que « nous devrons fermer deux réacteurs, qui ont été désignés par le gouvernement, c’est-à-dire Fessenheim » avait ajouté M. Lévy. Flamanville, qui devait être la vitrine de la technologie tricolore, se fera toutefois peut-être damer le pion par un EPR chinois, codétenu par EDF.

Gaz de schiste américain

C’est Emmanuel Macron, en visite en Chine, qui l’a annoncé : l’autorité de sûreté nucléaire s’apprête à autoriser le chargement du combustible dans la centrale de Taishan (sud-est du pays). Une première mondiale qui accompagnera, cette année, la mise en place d’un véritable marché du carbone au plan national, après que Pékin en a expérimenté sept en région. En 2018, les entreprises chinoises du secteur électrique se verront ainsi allouer des quotas d’émissions, alors que le pays est aujourd’hui le plus gros émetteur de gaz à effet de serre. La diminution drastique de la pollution atmosphérique sera d’ailleurs l’un des sujets brûlants de la COP24, organisée en fin d’année en Pologne – pays qui a massivement recours au... charbon.

Autre énergie extrêmement polluante, le pétrole devrait vivre une année charnière. Lors de la 173ème réunion de la Conférence de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), en décembre dernier, l’Arabie saoudite, premier exportateur mondial, a imposé aux autres membres un maintien de leurs quotas de production jusqu’à fin 2018. Où « un équilibre du marché entre offre et demande peut être atteint […] sous réserve de ne pas avoir une trop forte progression de l’offre américaine », selon Guy Maisonnier, ingénieur économiste à IFP Energies nouvelles. Pas sûr que Donald Trump, qui a décidé d’exploiter au maximum le gaz de schiste, entende cette requête.

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