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Le Peuple de platine et son stade

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Le Peuple de platine et son stade
(Photo : le Royal Bafokeng Stadium. Crédit : wooze66 - Flickr)
 
Dans le nord-ouest du pays, l'ethnie des Bafokengs est assise sur le plus grand gisement de platine de la planète. Une richesse que le roi tente de gérer de manière durable.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Mardi 22 juin, le Mexique et l’Uruguay, les deux adversaires de la France au sein du groupe A, livreront un ultime combat à Rustenburg, à trois heures au nord de Johannesburg, en vue d’une qualification pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde de football. Cette rencontre se tiendra dans une enceinte très particulière, le Royal Bafokeng Stadium, un complexe de 45 538 places possédé par une ethnie de 300 000 individus, les Bafokengs. Le territoire du « Peuple de la rosée », vaste comme vingt fois Paris, est gouverné par le roi Leruo Molotlegi, trente-sixième monarque d’une dynastie dont les origines remontent au XVIIe siècle.

Avec son propre découpage administratif, son organisation clanique et son droit indigène, les Bafokengs, tout en étant citoyens sud-africains, ont organisé leur propre mode de gouvernance. Mais le plus intéressant, ce sont leurs fabuleuses réserves de platine : 70% des ressources mondiales ! Que faire de cette manne ? Céder la totalité des droits d’exploitation à des groupes occidentaux au détriment de la population locale ? Faire du platine une ressource de conflits, avec massacres et famines à la clé ? Les Bafokengs ont décidé de tordre le coup au cliché trop répandu de la malédiction des ressources africaines : dès la fin de l’apartheid, la tribu a d’abord obtenu d’Impala Platinum, la société qui exploite leur sous-sol depuis des décennies, le reversement de 22% des dividendes du platine. Et en 2006, les Bafokengs sont devenus actionnaires à hauteur de 13% dans le capital d’Impala.

Plutôt que de dépenser sans compter, le roi consacre un budget annuel de 100 millions d’euros aux dépenses de santé, d’éducation et de sécurité alimentaire et se diversifie dans les secteurs de l’assurance, des télécommunications, du sport ou des BTP. Car Leruo Molotlegi a déjà les yeux rivés sur l’année 2035, date à laquelle le pic d’extraction du platine sera atteint. A cette date, les fondations d’un modèle durable, indépendant de l’économie du platine, doivent être sur pied. Le roi appelle cela la « Vision 2035 ». « Si nous parvenons à mettre en place une économie durable, nous disposerons d’un modèle, documenté, écrit, réfléchi, qui servirait aux autres », explique Sue Cook, une anthropologue américaine qui travaille pour le royaume.

A l’heure qu’il est, personne ne peut garantir si ce modèle sera couronné de succès. Mais une chose est certaine : sages et visionnaires, les Bafokengs ont déjà mis le platine au service de leur bien-être. Considérés comme l’ethnie la plus riche du continent, ils s’offrent même le luxe d’accueillir la Coupe du monde de football ! On vient désormais des quatre coins du monde pour s’inspirer de leur modèle. « La Banque mondiale, le Forum économique mondial et des agences de l’ONU sont venues en 2009 observer le fonctionnement notre secteur minier », se souvient Sue Cook. Des universitaires américains y ont testé leurs théories, et même Joseph Kabila, le président de la République démocratique du Congo, a fait le déplacement.

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