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16-05-2010
Mots clés
Emploi
Solidarité
France

Qui sont les patrons solidaires ?

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Qui sont les patrons solidaires ?
(DR)
 
Alors qu'un rapport parlementaire cherche à développer la filière de l'économie sociale et solidaire, « Terra eco » se penche sur les commerçants équitables, les membres de coopératives… Bref, sur ces entrepreneurs pour ne recherchent pas d'abord le profit.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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- Les pionniers

Dans la catégorie des pionniers du solidaire, on trouve des sociétés coopératives comme Chèque-déjeuner ou l’imprimerie La Contemporaine, mais aussi Le Chênelet, une entreprise créée en 1985. Avec 25 ans de solidarité et 2 000 personnes formées au compteur, cette coopérative d’insertion par le bois fait partie des meubles de l’économie sociale. Son président, François Marty, a été en 2000 conseiller du secrétaire d’État à l’Économie solidaire Guy Hascoët et a participé à la rédaction de la loi sur les SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif), un statut d’entreprise créé pour « permettre d’entreprendre pour l’intérêt général ». L’entreprise emploie aujourd’hui 140 salariés et avance un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros. Elle a reçu en 2008 le prix Rethink HEC de la meilleure entreprise sociale. « Être solidaire permet d’inverser les valeurs et d’être performant pour l’humain. Si nous n’avions travaillé que pour faire des profits, nous n’aurions pas eu la moitié des idées que l’on a eues au Chênelet », assure le patron dont l’entreprise est leader français du marché de la palette sur mesure. Chênelet s’est lancé depuis peu dans l’éco-construction pour le logement social. Avec succès.

- Le Social business :

A la sortie des écoles de commerce, quand nombre d’étudiants choisissent les salaires alléchants des multinationales, lui a choisi de s’endetter pour créer son entreprise de commerce équitable. Guillaume Hermitte a créé Puerto Cacao en 2006. Comme les fondateurs de la marque de baskets équitables Veja, il a quitté la meute des jeunes loups pour l’économie solidaire. Aujourd’hui, il vient d’ouvrir une seconde boutique de dégustation de chocolat durable dans Paris et son entreprise de huit employés dégage 650 000 euros de chiffre d’affaires. « Les meilleurs patrons sont ceux qui arrivent à réussir en affaires tout en faisant attention aux gens avec qui ils travaillent. Pour moi, c’est ça, le vrai challenge lorsque l’on sort d’école de commerce et c’est beaucoup plus difficile que de réussir dans la finance », assure le jeune entrepreneur. « Aujourd’hui, je collabore avec des gens qui sont contents de venir travailler tous les jours et en qui j’ai confiance. Je suis en accord avec mes valeurs ».

« SCOP qui peut ! »

En 2003, l’entreprise Ramses était menacée de liquidation. Après avoir attendu en vain un entrepreneur pendant plus de dix-huit mois, les salariés ont décidé de « retrousser leurs manches » et de reprendre eux-mêmes leur entreprise, explique Francis Gernet. « Nous avons entendu parler par hasard du statut de coopérative. Il nous a permis d’être épaulé par le soutien du mouvement coopératif, sans qui la reprise n’aurait sûrement pas fonctionné, et de générer une bonne dynamique dans l’entreprise », détaille le président de Ramses 2, la Société coopérative de production (Scop) née de cette reprise. Aujourd’hui, la structure a gardé le même secteur d’activité – la post-production audiovisuelle –, le même nombre de salariés – une quinzaine– et les mêmes clients que Ramses premier du nom. Mais les salariés sont associés au capital et aux décisions de l’entreprise grâce à un droit de vote. « Et ils sont heureux », se réjouit Francis Gernet. Ça ne marche pas à tous le coups, bien sûr, mais la reprise d’entreprise sous forme de Scop fait des émules, à l’image d’Alusor, qui fabrique des systèmes électriques à Eckbolsheim dans le Bas-Rhin.

COMMENT SOUTENIR LA FILIERE ?

D’après l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), l’économie sociale et solidaire (ESS) emploie un salarié français sur dix. Elle regroupe quelques grandes mutuelles, une multitude de petites associations mais aussi plusieurs centaines de coopératives. Pourtant « l’ESS reste finalement assez méconnue », regrette le député (Nouveau centre) du Nord Francis Vercamer. Dans un rapport rendu au gouvernement le 28 avril, il a émis 50 propositions pour aider la filière. Ses principales recommandations :

- Créer des labels pour mieux identifier le secteur.

- Améliorer l’accès à des dispositifs de droit commun comme le crédit impôt recherche ou encore le mécénat.

- Sensibiliser aux métiers de l’ESS dès la formation initiale et continue. Selon un sondage CSA pour l’Avise de janvier 2010, 75% des jeunes estimeraint en effet que le fait qu’une entreprise soit une entreprise sociale les inciterait à y postuler.

D’après Laurent Fraisse membre du Crida (Centre de recherche et d’information sur la démocratie et l’autonomie) et cofondateur du Labo de l’ESS, ce rapport « va dans la bonne direction ». « Les propositions visent une meilleure reconnaissance de l’ESS au niveau national, l’échelon qui fait défaut actuellement », détaille le chercheur. « Reste à savoir comment les acteurs et le gouvernement s’en saisiront ». Le gouvernement a dores et déjà promis de consacrer 100 millions d’euros issus du grand emprunt à ce secteur.

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