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9-03-2010
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Chronique

Peut-on parler du scandale de la patate OGM ?

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Peut-on parler du scandale de la patate OGM ?
 
L’autorisation donnée par la Commission à la mise en culture de la patate OGM constitue un scandale pour trois raisons.
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Par Corinne Lepage, Députée européenne (Modem)

La première est politique. Il est plus que symbolique que la première décision prise par la nouvelle commission et susceptible d’intéresser les citoyens européens soit l’autorisation de mise en culture d’OGM, proscrite en Europe depuis 12 ans .En effet, non seulement, de très nombreux Etats y sont opposés, mais une très large majorité de l’opinion refuse les OGM. Dès lors, imposer, sans aucun débat démocratique et en opposition flagrante avec les européens une autorisation d’OGM est inadmissible dans la mesure où cette décision constitue un acte de mépris à l’égard de citoyens qui, pourtant, doutent de plus en plus de l’Europe et de ses institutions.

La seconde est d’ordre sanitaire. Il est inadmissible qu’ait été autorisée une pomme de terre dotée d’un gêne de résistance aux antibiotiques sur lequel l’OMS comme l’Agence du médicament avaient émis les plus grandes réserves. Comment comprendre cette incohérence qui consiste à réduire massivement l’usage des antibiotiques pour soigner les hommes afin de ne pas réduire encore les résistances aux antibiotiques et laisser des gênes marqueurs antibiotiques dans les plantes OGM, alors que la directive 2001-18 visait à faire disparaître tout gêne marqueur antibiotique des plantes OGM !

La troisième, et peut être la plus importante, réside dans le scandale des avis de l’EFSA. Si cette demande d’autorisation est très ancienne, c’est qu’elle s’est heurtée à une opposition des Etats Membres et à leur questionnement resté sans réponse. Or, l’avis de l’EFSA a été rendu sur des documents et des données couverts par le secret industriel de telle sorte que toute controverse scientifique se révèle impossible. L’EFSA peut raconter ce qu’elle veut, sur des études faites par les firmes agro semencières qui restent confidentielles. Il va de soi qu’elle ne risque pas d’être contredite et peut aisément user de l’argument d’autorité ! Une telle manière de faire est d’autant plus inadmissible que l’EFSA n’a pas donné suite à la demande faite par le conseil des ministres de l’environnement, par un vote à l’unanimité en décembre 2008 demandant la réforme des procédures d’évaluation et de contrôle. Les liens que semblent entretenir avec les firmes certains responsables comme Mme Renckens qui vient de rejoindre Syngenta après avoir géré le département OGM pendant plusieurs années expliquent peut –être cette situation.

Quoiqu’il en soit, un point est acquis. La responsabilité de ceux qui ont pris cette décision, M.Barroso, M.Dalli et Mme Geslin-Lanéelle est engagée à titre personnel, si les dangers de cette pomme de terre se révélaient avérés.

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Avocate, ancien Ministre de l’Environnement, Présidente de Cap21.

6 commentaires
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  • Evasion fiscale, corruption, mépris de son prochain, cynisme, gouvernance aveugle.... on pourrait continuer sur ce registre longtemps.
    Mais à qui peut-on confier maintenant l’enseignement des valeurs fondamentales de savoir vivre aux générations futures quand on voit comment agissent les plus puissants.
    Il ne reste plus que la famille et le tissu social de quartier ; pour le reste, c’est la pourriture abjecte des esprits. Je finis par croire (constater ?) que le seul moteur qui anime désormais l’ambition politique est l’argent.
    La solution ne viendra que d’en bas, par la prise de conscience, le soulèvement, le boycott, ou bien malheureusement par la violence face à un pouvoir sourd et aveugle.

    11.03 à 11h42 - Répondre - Alerter
  • L’accord de tous les commissaires a été nécessaire pour autoriser l’AMFLORA de BASF.

    Dès lors, la responsabilité de Michel Barnier, et avec lui celle de la France, seraient engagées.

    Stéphane Delautre-Drouillon
    Secrétaire général
    www.audace.org

    10.03 à 15h06 - Répondre - Alerter
  • DOMIKADO : MONSANTO

    MONSANTO
    Il suffit de voir les dégats occasionés par cette multinationale dans le reportage d’ARTE.
    Mais plus au delà les OGM en Argentine font un massacre dans l’environnement et génère des troubles de santé auprès des communautés qui environnent les cultures. Ne parlons pas de la puissance financière de cette entreprise qui lui permet de SUBVENTIONNER les leaders politiques du pays et en particulier Monsieur Néstor Kirchner.

    NOUS AVONS EXTRAIT TOUTES LES MATIÈRES POSSIBLE DE NOTRE PLANÈTE
    FAUT IL CONTINUER A LA CONTAMINÉ COMME CELA
    POUR GÉNÉRER DES ENFANTS QUI NE POURRONT PAS AVOIR D’ENFANTS.
    C’EST PEUT ÊTRE LA VISION DE CES ENTREPRENEURS LÀ.
    OBTENIR LE POUVOIR ABSOLUT DE L’AGROALIMENTATION

    10.03 à 12h58 - Répondre - Alerter
  • L’ europe serait-elle une dictature parlementaire... hum, intéressant. M.Barroso, M.Dalli et Mme Geslin-Lanéelle se disent sans doute pro- européens mais ils viennent de faire la preuve du contraire, ils enfonçent à mon avis l’europe dans la crise, puisqu’en effet : "cette décision constitue un acte de mépris à l’égard de citoyens qui, pourtant, doutent de plus en plus de l’Europe et de ses institutions." Je me demande combien ces messieurs-dames ont touché de la part des industries d’OGM car c’est clairement de ça qu’il s’agit. L’europe n’a rien à envier à d’autres pays en matière de corruption à mon humble avis !

    10.03 à 12h12 - Répondre - Alerter
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