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16-11-2009

Marseille : le défi durable d’Euroméditerranée

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Marseille : le défi durable d'Euroméditerranée
 
Le projet d’extension de la zone d’Euroméditerranée à Marseille, qui a été dévoilé vendredi, veut remettre la ville dans la course avec les autres métropoles européennes. Notamment en terme de développement durable : labellisé EcoCité, Euroméditerranée deuxième du nom veut développer des solutions spécifiques pour créer un modèle méditerranéen.
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Marseille se rêve en ville durable. Le président d’Euroméditerranée Guy Tessier a présenté vendredi 15 novembre le projet vainqueur du concours lancé pour l’extension sur 169 hectares supplémentaires de cette opération urbaine. C’est l’équipe de François Leclerc, également connu pour ses travaux sur le Grand Paris et Lyon Confluence, qui dessinera les grandes lignes de la deuxième vague d’aménagements.

Début novembre, l’opération avait été sélectionnée par le ministère du développement durable dans le cadre de la démarche EcoCité, réservée aux projets durables de grande envergure. "Maintenant que nous avons le squelette du projet, on va pouvoir travailler", s’est félicité Guy Tessier, qui indique que les travaux s’étaleront sur 15 ans, avec 1 milliard d’euros d’investissement public pour 3 milliards venant du privé.

Corniche piétonne et parc humide

Le chantier le plus symbolique sera peut-être l’enfouissement de l’autoroute A55, qui longe actuellement la mer, pour donner une corniche entièrement piétonne surplombant le port. Et alors que le flux des voitures disparaîtra du paysage, une "coulée verte" sortira de terre sous la forme d’un parc humide de 14 ha le long du ruisseau des Aygalades, actuellement souterrain. Citons aussi le prolongement de la ligne 2 du métro pour rejoindre le tramway, une gare routière et éventuellement une nouvelle gare TER en un pôle d’échange multimodal.

Au final, la zone, plus couramment appelée Euroméditerranée 2, comprendra 30 000 habitants contre 3 000 actuellement, avec la création de 14 000 logements, ainsi que 700 000 m2 de bureaux, commerces et équipements publics. Située au nord du quartier d’affaires en construction dans le cadre d’Euroméditerranée 1, elle "constitue un saut qualitatif assez extraordinaire" par rapport a cette première phase lancée en 1995, estime Guy Tessier, également député-maire (UMP) des 9e et 10e arrondissements de Marseille.

Montée en puissance

"En peu de temps, Euroméditerranée a manifestement parcouru un grand chemin", confirme Thierry Boblet, du cabinet Eo Developpement. Car en 2005, quand il est appelé pour une "mission en qualité urbaine", la prise en compte des enjeux du développement durable ne fait pas forcément partie de la culture dominante de l’établissement public d’aménagement. "Et aujourd’hui ils postulent à ce genre de concours. C’est très bien car cela va les obliger à aller de l’avant", estime-t-il.

"Au démarrage en 1995 le territoire était très dégradé, il y avait énormément d’urgences, notamment au niveau immobilier", nuance Hugues de Cibon, qui a quitté Euroméditerranée en juillet pour promouvoir un autre grand enjeu pour la ville, Marseille Provence 2013 capitale européenne de la culture. Et, si "le développement durable n’était peut-être pas intégré dans une approche globale, en revanche ses principes même l’étaient. On faisait du développement durable sans le savoir", assure-t-il.

Modèle méditerranéen

"Ce qui est un peu neuf, c’est cette volonté très ferme d’aller beaucoup plus loin sur la dimension environnementale", explique-t-il. Marseille rêve même maintenant d’"inventer et d’expérimenter en grandeur nature un modèle (…) qui puisse faire exemple tout autour de la Méditerranée", comme l’indique le résumé du ministère à l’occasion de la remise du label EcoCité.

Aujourd’hui, quand on regarde ce qui se fonctionne, on voit que les villes sont toutes dans le Nord de l’Europe. Mais ce modèle n’est pas forcément adapté pour des raisons énergétiques, climatiques, financières... Culturelles aussi car on ne pense pas l’espace public de la même manière", justifie Hugues de Cibon. Sur ces questions, Euroméditerranée a posé les bases d’un réseau d’une dizaine de villes du pourtour méditerranéen lors du symposium mondial de la recherche urbaine, qui s’est tenu en juin à Marseille.

Le dossier retenu prévoit par exemple la construction d’une "ferme énergétique". Elle comprendrait notamment un réseau de chauffage et de rafraîchissement des bâtiments basé sur la géothermie avec une boucle à eau de mer. "La technologie est déjà utilisée à la mairie de Marseille, à La Seyne-sur-Mer ou à Monaco. Ce qui sera plus expérimental, c’est de la développer à grande échelle", indique Franck Geiling, directeur architecture et urbanisme d’Euroméditerranée. La ferme pourrait également mettre à profit les autres particularités locales du site, à savoir le vent et l’ensoleillement.

Concertation à revoir

Reste à intégrer les Marseillais, et notamment les futurs habitants dans le projet. "Jusqu’à présent, la concertation s’est toujours faite a posteriori, pour nous informer des décisions, rappelle Jean-Jacques Guipert, président de la fédération des comités d’intérêt de quartier du 2e arrondissement. Mais on n’a pas d’a priori, on attend que Guy Tessier prenne sa vitesse de croisière [1]. Ce serait mieux pour tout le monde d’éviter les recours…". "Nous avons aussi choisi une équipe capable d’établir le dialogue pendant 10 ans pour déployer cette solution préfigurée, qui n’est qu’une photo instantanée", rassure Emilio Donato, membre du jury et architecte-urbaniste basé à Barcelone.

Le plus difficile sera certainement d’appliquer cet éventuel "modèle méditerranéen" au reste de la ville, où le développement durable cherche encore sa place. Illustration de ce décalage, le nouveau quartier comprendra un "centre de tri des déchets ménagers collectés par un réseau pneumatique" digne de Stockholm, quand plusieurs milliers de tonnes d’ordures se sont amassées il y a quelques jours à l’occasion d’une énième "grève des poubelles".


En France, 13 EcoCités en gestation

Lancée en octobre 2008, la démarche EcoCité "vise à identifier les grandes agglomérations qui initieront, en partenariat avec l’ensemble des acteurs locaux, une démarche résolument novatrice en matière de durabilité urbaine". Plutôt qu’un éco-quartier, il s’agit donc de projet de grande envergure dans des villes de plus de 100 000 habitants. Sur 19 dossiers, 13 ont été retenus et bénéficieront d’un accompagnement de l’État et surtout d’un soutien financier :
- Bordeaux - Plaine de Garonne
- Rennes - Quadrant Nord-Est
- Strasbourg/ Kehl - Métropole des Deux-Rives
- Plaine Commune - Terre de partage et d’innovation urbaine
- Montpellier - De Montpellier à la mer
- Nantes - St Nazaire – Eco.Métropole : construire la ville autour du fleuve
- Metz Métropole - EcoCité 128
- Clermont-Ferrand - EcoCité Clermont Métropole
- Grenoble - Grenoble EcoCité
- Marseille - Marseille Euroméditerranée
- Nice - EcoCité Nice Côte d’Azur
- Territoire de la Côte Ouest - La Réunion - EcoCité insulaire et tropicale
- Pays Haut Val d’Alzette - EcoCité Alzette Belval

[1] Guy Tessier est à la tête de l’établissement public d’aménagement depuis juin 2008

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Journaliste, collaborateur régulier pour Terra eco.

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