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9-02-2004
Mots clés
Société
Europe

Les multiplexes vont-ils tuer le cinéma ?

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Il y a un peu plus de dix ans, le premier multiplexe français sortait de terre à Toulon. L'enseigne Leclerc vient d'en ouvrir un en banlieue de Nantes. Ces cinémas n'ont pas tué les petites salles, comme certains l'annonçaient. Et si les ennuis commençaient maintenant ?
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Planté entre un fast-food et un salon de toilettage pour animaux, au cœur d’une zone commerciale de Basse-Goulaine (Loire-Atlantique), un assemblage de cubes recouverts de tôle ondulée porte l’enseigne "Ciné Pôle Sud". C’est le dernier né français des salles "multiplexes". Signe particulier : il est le premier cinéma d’une enseigne d’hypermarchés. Son propriétaire en a fait un pôle d’attraction du centre commercial Leclerc qu’il exploite par ailleurs. Emotion dans le petit monde de l’industrie cinématographique. Leclerc relèguera-t-il les films au rang de produits d’appel, entre les pompes à carburant et la parapharmacie ?

Le multiplexe, c’est le confort

Ce mini-séisme est le dernier épisode d’un feuilleton qui a débuté au milieu des années 1990, quand l’exploitation des salles obscures est passée du giron artisanal et familial à celui de l’industrie, avec l’apparition des multiplexes. L’aîné de ces derniers, le Pathé Grand Ciel, est sorti de terre il y a un peu plus de dix ans, en banlieue de Toulon. A l’époque, les grands écrans français n’attiraient plus que 116 millions de spectateurs. Un ministre de la Culture, Jack Lang, évoquait même l’hypothèse de leur disparition...
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Illustration : Toad

Aujourd’hui, 170 à 180 millions de spectateurs fréquentent les cinémas (174 millions en 2003). Ce rebond observé depuis 1993 est largement dû au déploiement de cinémas multiplexes. Cent dix des 2.200 établissements cinématographiques de l’Hexagone en sont, et ont séduit 80 millions de paires d’yeux en 2002. La recette de leur succès ? "Des places de stationnement, un grand écran, le son numérique, bref le confort", résume Olivier Snanoudj, le délégué général de la Fédération nationale des cinémas français (FNCF). Selon Démoscopie, les spectateurs choisissent les multiplexes pour la qualité des salles et les commodités d’accès et de stationnement, davantage que pour l’offre de films.

La fin de la routine

Ce succès a entraîné des petites salles dans son sillage. Directrice du cinéma Le Café des images, à Hérouville-Saint-Clair (Calvados), Geneviève Troussier préside le Groupement national des cinémas de recherche (GNCR), qui fédère 150 salles d’art et essai. Cette grande dame des salles obscures se situe aux antipodes de la “logique multiplexe”. Pourtant, observe-t-elle, "ce mouvement a obligé des exploitants, pris dans leur routine, à rénover leurs salles". Certaines ont ainsi retourné la situation à leur avantage : à Toulon, la salle d’art et essai a vu sa fréquentation doubler en dix ans.
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Illustration : Toad

Hollywood recule

Ces dix années de mutation ont bénéficié à l’ensemble de la production cinématographique française. Selon le Centre national de la cinématographie (CNC), la part de marché des films français est restée stable depuis 1992, en moyenne 35% par an. Les productions américaines ont, elles, cédé du terrain. Et les films européens et d’autres nationalités ont vu leur part de marché doubler. Cette résistance face aux grosses machines américaines vaut également en Allemagne, en Espagne ou en Italie. Partout, l’arrivée des multiplexes a entraîné un desserrement de l’étau hollywoodien.

Un milliard d’euros pour les Français

Le dernier argument à porter au crédit des multiplexes est financier. En France, chaque ticket acheté inclut une taxe sur le prix des places. Cette taxe spéciale additionnelle (TSA) est collectée par le CNC pour soutenir la création française. Or, l’explosion de la fréquentation des salles consécutive à “l’effet multiplexes” a permis à la TSA d’enfler de 600 millions d’euros en 1992 à plus d’un milliard en 2002. Cette manne entretient la diversité de la production, que les spectateurs retrouvent à l’affiche...

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Cet article est co-publié par Terra Economica et Epok

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