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16-04-2010
Mots clés
Biodiversité
France

Le guérilla gardening devient légal... ou presque

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Le guérilla gardening devient légal... ou presque
 
Avant, pour planter sa petite graine en ville, il fallait monter une armée, organiser un commando et prendre d'assaut, la nuit venue, un rond point, un talus, le pied d'un arbre. On appelait cela le « guerilla gardening » (guérilla de jardin). Désormais, la chose pourra se faire en plein jour, avec la bénédiction de la commune. L'association « Laissons pousser » va distribuer 55 000 sachets de graines aux quatre coins de l'Ile-de-France.
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« On faisait des guides sur la consommation durable et puis on a eu envie de passer à l’action, raconte Hélène Binet, l’une des deux fondatrices de l’association, journaliste de profession. Pour réintroduire du vert dans la ville, on avait plusieurs solutions. Soit on agissait seules et on faisait du guerilla gardening ou on optait pour quelque chose de plus organisé avec les collectivités pour partenaires ». Avec sa collègue Emmanuelle Vibert (collaboratrice à Terra eco), elle a choisi de filer droit. Direction : les portes des officiels. C’est Natureparif (agence pour la nature et la biodiversité en Ile de France) qui a gracieusement offert son soutien. Dans son sillage, une quinzaine de communes ou organismes ont rallié le mouvement et reçu pour leur peine graines de marguerite, de coquelicot, de camomille.

Libre à chacun de faire à sa manière et avec son public. A Clamart, on fera biner les écoliers dans les cours de récré ; à Paris, on enverra les graines fleurir dans les jardins partagés, ; dans les HLM du Val de Marne, on chargera locataires et gardiens de veiller au chevet des jeunes pousses. Ça et là, les habitants seront libres d’embellir leurs jardinières, le pied d’un arbre, un terrain en friche. Mais pas question de virer à l’anarchie ! A Nanterre, les candidats-semeurs ne pourront s’attaquer qu’à l’un des trente sites dédiés à l’expérience. Sur chacun d’entre eux, un panneau indiquera le nom des jardiniers en charge de la parcelle. De quoi éviter les entorses, nourrir la fierté des habitants aussi.

Cultiver l’écologie urbaine

Pour la ville de Nanterre, c’est surtout une manière de faire passer la pilule verte. Il y a quelques années, l’équipe municipale avait décidé de limiter l’usage des pesticides, s’attirant au détour les foudres de quelques-uns : « Certains ne comprennent pas ce retour de la nature en ville. Ils n’hésitent pas à nous appeler pour nous dire que nous entretenons mal les talus, explique Stéphanie Moncomble, responsable de la mission écologie urbaine de la ville. Cette opération est l’occasion de sensibiliser les gens à une autre gestion des espaces verts, à leur faire comprendre que les petites fleurs, ce n’est pas sale. » Et des vocations peuvent en entraîner d’autres. Une fois leurs petites graines enfoncées dans la terre, écoles, associations ou simples citoyens seront incités à poster le récit de leur expérience sur le site.

Sensibiliser, faire participer, oui. Mais l’objectif de « Laissons pousser » est aussi de rendre à la ville sa biodiversité. Dans les sachets (en papier recyclé) : 17 espèces de fleurs et graminées sauvages soigneusement sélectionnées. Des espèces de couleurs et silhouettes très différentes pour encourager une variété d’insectes à butiner. Des espèces locales aussi. « Si les graines plantées à Paris sont balayées par le vent et envoyées dans un champ de la Marne, il n’y aura pas de problème. Si on avait mis des cosmos de Chine, il y aurait pu y avoir un risque de pollution génétique », explique Hélène Binet. Les graines sont sauvages, pas les semeurs.

A lire aussi sur terraeco.net :
- Enquête sur le prix de la biodiversité
- L’image : Une « serre-volante » pour la biodiversité
- Gilles Bœuf : “On ne sauvera pas l’humain sans la nature”

Sources de cet article

- Le site de l’association
- Le site de Natureparif
- Photo : Guerilla gardening à Gand (Mathias Baert)

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  • Bonjour,

    Notons que la guerilla gardening que nous menons a Paris et partout en France dure toute l’annee, que nous sommes une centaine, que nous appellons surtout a aucun financement et a aucune recuperation par des politiques d’une image "verte"... Nos actions sont citoyennes et chaqu’un participe comme il peut. Nous denoncons bien plus que le manque de fleurs dans nos villes, nous appellons a une gestion raisonnee, a l’usage de vegetaux adaptes, a la reapropriation, a l’autosuffisance, a la poesie, a l’echange... Je soutiens l’initiative de "laissons pousser", nous ne faisons pas la meme chose mais c’est une bonne initiative...

    Nos evenements a venir : Guerilla tournesol internationale le 1er Mai
    Creation d’un jardin pour les guerilleros,
    Denonciation du greenwashing,
    Echange de graine
    debat et reunion,
    Jarind potager,
    Jardin d’orties,
    Jardin du miel,
    [...]

    Le forum
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    Guerilleusement,
    Gabeu

    22.04 à 14h51 - Répondre - Alerter
    • Juste pour dire qu’on n’a pas besoin de parcelles délimitées. Comme Gabeu, on est plus dans une question d’autosuffisance et notre action est bien différente que de la communication verte. D’ailleurs, je me pose la question de savoir qui donnent les graines (semencier ?) et quelles sont ces graines ? Nous plantons du bio, des semences anciennes pour une vraie biodiversité. Nous allons dans le bon sens gardons le sourire !
      Pour info, vous trouverez des articles sur la guérilla jardinière dans la revue Silence qui se posent des questions bien plus fondamentales sur les villes et si elles sont soutenables (cf N° 378 sur l’autosuffisance et n°379 sur les villes en transition)

      21.05 à 13h13 - Répondre - Alerter
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