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24-05-2012
Mots clés
Alimentation
Agriculture
France
Monde
Edito

Le changement de régime, c’est maintenant

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Le changement de régime, c'est maintenant
(Crédit photo : flore-aël surun - tendance floue)
 
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Pourquoi mangeons-nous des animaux ? Si cette question sonne comme une provocation, c’est peut-être que nous sommes déconnectés des réalités animales et, plus largement, du monde du vivant dont, pourtant, nous dépendons. Tant de chose ont été dites sur la viande. Les escalopes à trois francs six sous, issues d’élevages en batterie. L’entrecôte aussi saignante que le bilan des gaz à effet de serre de sa production. Les élevages de cochons qui « nourrissent » aussi les rivières. Les traitements antibiotiques massifs, administrés aux troupeaux, au risque d’une résistance humaine aux mêmes médicaments. La souffrance animale, concept étranger à notre culture judéo-chrétienne.

On objectera qu’un monde sans viande serait aussi triste qu’un jour sans pain. Que tout ceci n’est qu’élucubration d’insupportables bobos-végétariens. Reconnaissons qu’il y a, dans la consommation de viande – multipliée par quatre en France depuis les années 1930 –, une revanche sociale légitime.

Obésité et haricots verts

Mais aujourd’hui, l’enjeu n’est pas un accès à la viande, mais à une alimentation équilibrée, où se mêlent joyeusement fruits et légumes. Si l’épidémie d’obésité était due à un abus de haricots verts, cela se saurait.

L’enjeu, c’est aussi de trouver des solutions à la crise climatique. Or, nos steaks et nos poulets sont responsables de 18 % des émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines. Des scientifiques, parmi lesquels Tony McMichael et John Powles, précisent qu’il suffirait de réduire de 10 % notre consommation de viande rouge pour changer cela.

Secouer pour penser autrement

Dernier point : si le monde a faim, la faim justifie-t-elle tous les moyens ? En France, on « élève » chaque année un milliard d’animaux. 920 millions de volailles, 25 millions de cochons, 19 millions de vaches, 8 millions de moutons qu’il faut nourrir… et abattre. Un porc d’élevage intensif, c’est un nouveau-né de 100 grammes, qui franchit en six mois la barre du quintal. Et que mange ce cochon ? Des végétaux… que nous cultivons intensivement, parfois à coup d’OGM. Résultat, il faut quatre calories végétales pour produire une calorie de porc.

Olivier de Schutter, rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation, prévoit que, d’ici à 2050, 1,45 milliard de tonnes de céréales seront utilisées chaque année pour l’alimentation animale. Pourtant, elles permettraient de satisfaire les besoins alimentaires de 4,5 milliards de personnes. Alors les végétariens ont raison de nous secouer et de nous inciter à passer du champ à l’assiette sans détour par la case élevage. Et surtout de penser nos problèmes autrement, pour trouver des solutions nouvelles. —

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9 commentaires
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  • Face aux critiques creuses et de mauvaise foi qu’émettent les personnes que vous évoquez :

    - "Bobos" ? Des milliards d’hindous végétariens se sont succédé depuis bien longtemps et se sont perpétués sans problème : des "bobos" ? Quand à la maigreur des plus démunis en Inde, elle ne découle pas du au végétarisme mais de des traditions sociales (castes etc). Pour preuve (si besoin était...), on trouve des végétariens assez "bien portants".

    - "Illuminés" ? Cela n’a absolument rien à voir, on n’a pas besoin d’avoir de conviction religieuse pour respecter d’autres êtres. Je suis agnostique, sans critiquer les croyances des uns et des autres tant qu’elle ne nuisent pas.

    - "Effet de mode ? " Le végétarisme n’est pas une mode, c’est un régime alimentaire viable qui vise un meilleur respect des autres êtres en nous satisfaisant de ce dont nous avons réellement besoin pour vivre. Même l’indifférent y trouvera son compte car sa survie et celle de sa descendance est impliquée.

    - "Frustration ?" Il y a quantité de choses extrêmement savoureuses à manger autres que de la viande. Pour ceux qui ressentiraient le besoin de garder un goût similaire, il existe aussi des pâtés végétaux, etc. Avec l’habitude on perd totalement l’envie de consommer qq ch qui ait un goût de viande.

    - "Faiblesse physique ?" Cela fait 26 ans que je ne mange pas de viande (j’ai cessé à 9 ans), et ma santé va bien. J’ai beaucoup voyagé en mode basique, donc très consommateur d’énergie mentale et physique, j’ai fait des treks à altitudes élevés (5600m). Bref, ne pas manger de viande ne nuit pas à de tels efforts.

    28.06 à 19h55 - Répondre - Alerter
  • Pour résumer les commentaires précédents, je m’appuierai sur un personnage végétarien important du XXème siècle qui disait "Soyez le changement que vous voulez voir dans ce monde." (Gandhi).

    22.06 à 20h11 - Répondre - Alerter
  • Pourquoi est ce qu’on est toujours en train de chercher à désigner un responsable ?

    Est ce qu’on ne ferait pas mieux d’agir déjà nous même avant de pointer du doigt tel ou tel personne (à tort ou à raison) ?

    Le sujet n’est pas "ouhhh les gros méchant lobby" ou autre, le sujet est "quand est ce que les gens changeront ?" et même pire que cela, c’est "quand est ce que toi tu changera ?" parce que bien sur les gens c’est toujours les autres et jamais toi.

    Je ne vise personne en particulier mais j’aimerais bien qu’on arrête sans arrêt de chercher des responsables pour se décharger d’un comportement que nous devrions TOUS changer.

    21.06 à 11h29 - Répondre - Alerter
  • L’avantage avec un sujet comme la viande versus le végétal, c’est qu’il devient très vite passionnel et peut faire couler beaucoup d’encre. De cliché en caricature, je vois tout et son contraire. D’abord, le problème n’est pas le même chez nous et dans le tiers monde. Notre sur-consommation ne peut pas s’opposer à leur sous-consommation...
    Ce qui me parait le plus nécessaire serait de sortir du militantisme dogmatique et
    - avoir la patience d’éduquer nos populations : pour cela, sortez du confort douillet du clavier rageur de l’ordinateur et allez dans les ’quartier’ pour expliquer comment se nourrir convenablement et rapidement pour 5 € par jour !
    - ayez l’énergie et le courage de contenir les excès des industries agro-alimentaires en descendant dans la rue pour protester contre leurs pratiques et leurs abus. Usez de votre devoir de révolte ! Ne rien faire, c’est laisser faire... et rester sur son clavier c’est souvent ne rien faire.
    - ayons l’intelligence de favoriser l’auto-alimentation (auto-suffisance) du tiers-monde en soutenant les ONG qui sont sur le terrain pour cela , ou mieux, allez-y vous même. C’est enrichissant pour vous et vital pour eux.
    - soyons exemplaires : NO TALK but ACT !

    16.06 à 13h25 - Répondre - Alerter
  • pour ce qui est de la fertilisation, les lisiers ne créent pas d’Azote, ils la concentrent.....on fait aussi bien avec les engrais verts ( qui poussent sans engrais chimiques) qu’avec le fumier...donc pas de mythe de la nécessite de l’élevage pour cela..... N’oublions pas qu’il y a plus de proteines dans 100 Cal d’épinards que dans 100 Cal de côte de porc ...et rééquilibrons notre alimentation ...ça videra un peu les hôpitaux et améliorera l’état des plages bretonnes...

    14.06 à 08h49 - Répondre - Alerter
  • Manger peu de viande (et c’est mon cas : une à 2 fois par semaine), est certes bon pour la santé et pour la planète, mais cela risque d’être insuffisant pour résoudre la crise alimentaire présente et à venir. En effet, tant que l’on ne s’attaquera pas à la question de la démographie galopante, il faudra produire toujours plus. Or il est clair qu’on ne peut croître indéfiniment dans un monde fini, comme le rappelle, avec peu d’écho, l’association Démographie Responsable.

    14.06 à 08h23 - Répondre - Alerter
  • " Oui mais sans fumier de porc, vache, litière de poulet, déjections de poisson (...) ... où trouver des fertilisants naturels pour les cultures ? " Mais avec l’industrie pétro-chimique, voyons ! Ne me dites pas que vous vous forcez à engloutir du saucisson quotidien, pour avoir du fumier pour votre potager et autres cultures ogm ! On n’est pas au poisson d’avril, là !
    Et il y a aussi les déchets nucléaires qui pourront servir d’engrais, certaines plantes adorent ça, car même les végétaliens ne pourront pas les consommer !
    On se demande quand est-ce que ces saloperies d’Afrique/Asie/Amérique du Sud sauront rattrapper la "lumière" occidentale ! Quelle bande d’ingrats, déjà qu’on délocalise nos industries pour les exploiter eux, au lieu de nos con-citoyens...Et sans nos déchets et pollutions, ils ne sauraient jamais comment s’occuper, les pôôôvres !

    7.06 à 16h18 - Répondre - Alerter
  • OK sur le principe pour réduire la consommation de viande, mais il me semble qu’il y a dans cet article des faits non corrélés.

    Argument : réduire la faim dans le monde ... La Terre a largement la capacité pour produire le nécessaire, le problème n’est pas agricole mais politique. Et les politiques de soutien de l’agriculture en UE et aux USA aggravent encore les difficultés des pays du Tiers du Monde à développer une agriculture vivrière.

    Argument : l’élevage de porc eutrophisent les rivières. Oui mais sans fumier de porc, vache, litière de poulet, déjections de poisson (...) ... où trouver des fertilisants naturels pour les cultures ?

    31.05 à 20h27 - Répondre - Alerter
  • Je partage entièrement votre avis.

    Si dans les pays occidentaux, beaucoup prennent conscience que l’on peut très bien vivre en consommant peu de viande ( je fais partie de ceux-là...), ce n’est malheureusement pas le cas des autres continents.

    La Chine, par exemple, 20 fois plus peuplée que la France, est dans la même perspective que la France dans les années 30...

    L’Afrique, 1,1 milliards de personnes, est en train de multiplier, au delà du raisonnable, sa consommation de viande de brousse....

    On ne peut donc qu’être très inquiet sur le futur de notre environnement et de la biodiversité.

    25.05 à 12h26 - Répondre - Alerter
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