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26-03-2012
Mots clés
Economie
France

La France, seul pays où le pouvoir d’achat a augmenté ?

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La France, seul pays où le pouvoir d'achat a augmenté ?
(Crédit photo : Dyanna - flickr)
 
Nicolas Sarkozy se félicite de l’augmentation de la taille du gâteau sans tenir compte de la hausse du nombre de convives. Déchiffrage par Captain' Economics.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Au micro de BFM et d’Europe 1, comme d’ailleurs sur le plateau de Capital dimanche dernier, Nicolas Sarkozy a affirmé que « la France est le seul pays d’Europe où, en moyenne, le pouvoir d’achat a augmenté de 1,4% tous les ans pendant la crise. Et ces chiffres sont vérifiables ». Se présentant comme le Président du pouvoir d’achat, voilà un argument de campagne implacable ! Enfin implacable, à condition de savoir ce qu’est le pouvoir d’achat et d’utiliser le bon indicateur....

Alors qu’en est-il en réalité ? Si l’on regarde les chiffres de l’Insee, il y a en effet une variable qui a augmenté en moyenne de 1,4% par an depuis 2007, c’est le Pouvoir d’achat du revenu disponible brut (RDB). Une hausse de 3% en 2007, puis 0,4% en 2008, 1,3% en 2009 et 0,8% en 2010 ; le compte est bon (petite flèche verte dans le tableau ci-dessous).

Le compte est moyennement bon en fait… En effet, le pouvoir achat du RDB représente l’évolution du revenu disponible brut (première ligne du tableau ci-dessous), déflatée de l’inflation ( traduction = en prenant en compte la hausse des prix). Sauf que la ligne pouvoir d’achat du RDB prend simplement en compte l’évolution de la somme des revenus disponibles bruts de tous les Français, mais sans considérer l’évolution de la population. Il peut donc très bien y avoir une évolution positive du pouvoir d’achat du RDB, et évolution négative du pouvoir d’achat du RDB par personne, si la population a augmenté. Et c’est exactement ce qu’il s’est passé en France.

Le Captain’ se permet de reprendre une citation d’un article paru dans Libération sur ce sujet « Nicolas Sarkozy se félicite de l’augmentation de la taille du gâteau sans tenir compte de l’augmentation des convives ». En effet, si l’on prend en compte cette augmentation du nombre de convives, ce n’est plus vraiment la même histoire (troisième ligne du tableau, flèche orange). Le pouvoir d’achat par personne (il est aussi possible de voir le pouvoir d’achat par unité de consommation, il n’y a pas de grande différence) a augmenté en moyenne d’environ 0,7% par an. Si l’on ajoute 2011, dont les données ne sont pas encore disponibles pour le dernier trimestre, l’évolution sur le quinquennat devrait être de l’ordre de 3% à 3,5% (en cing ans). On est donc bien loin du 1,4% par an annoncé !

Une tendance à la diminution de la taille des ménages

Pourquoi le pouvoir d’achat par personne est supérieur au pouvoir d’achat par ménage ? Car il y a une tendance en France à la diminution de la taille des ménages (augmentation du nombre de divorces, mariages plus tardifs qu’auparavant...) et le pouvoir d’achat d’un couple (= un ménage) gagnant 4 000 euros à 2 est bien supérieur au pouvoir d’achat après divorce de chacun (= 2 personnes) avec un salaire de 2 000 euros.

Maintenant, comparons la situation française, afin de voir si en effet l’Hexagone est le seul pays en Europe a avoir vu une augmentation de son pouvoir d’achat durant la crise. Pour cela, le Captain’ a extrait de la base de donnée de la Commission européenne un indicateur de pouvoir d’achat, qui permet une comparaison internationale. On retombe à peu près sur nos pieds en ce qui concerne la France avec les données de la Commission européenne (croissance du pouvoir d’achat de 3% entre 2007 et 2011). Mais, ô surprise, la France n’est absolument pas le seul pays en Europe a avoir eu une évolution positive du pouvoir d’achat.

Conclusion : Après Marine Le Pen qui ne sait pas faire une pondération de dette, Nicolas Sarkozy a séché ses cours d’économie en ne prenant pas en compte l’évolution démographique dans le calcul de l’évolution du pouvoir d’achat. Allez la doublette de François (Hollande / Bayrou), à votre tour maintenant de sortir une belle connerie. Le Captain’ compte sur vous pour buzzer de nouveau la semaine prochaine.

Cet article a été initialement publié le 23 mars 2012 sur le blog de Captain’ Economics.

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Doctorant en économie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Thomas Renault est le créateur de Captain Economics, un blog ayant pour but de parler d’économie sans prise de tête. Suivez le @captaineco_fr et découvrez l’économie sous un nouvel angle.

4 commentaires
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  • RDB, revenus, salaires, chômage, tout s’analyse sur la base de la moyenne.
    La moyenne, la moyenne... parlons en !
    Celle ci comprend les très hauts revenus et les très bas dans le même sac.
    Au delà du fait que ces indicateurs sont une référence internationale ne faudrait pas pondérer ou compléter en ne prenant que la strate de la population ne disposant que d’un revenu inférieur au revenu moyen ou, pour affiner encore plus celle des personnes disposant d’un revenu inférieur à 120% du smic.
    Cela nous donnera un image moins démagogique, politicienne et surtout plus proche du marasme socio-économique de notre pays qui nous conduit à la catastrophe à court terme.
    Pour exemple, les vrais chiffres du chômage contenus dans le rapport sont doublés si tout est pris en compte (la réalité en fait !) et le revenu moyen de plus de 2000€ fait beugler plus d’un français qui n’atteint même pas le seuil de pauvreté.
    Au delà de l’entourloupe fort bien dévoilée, si les données étaient pondérées avec des analyses complémentaires, je ne pense pas qu’il aurait beaucoup de français qui engrangent sous le seuil du revenu moyen et encore moins sous les 120% du smic.
    Le smic a certes augmenté mais les salaires le dépassant même de peu, principalement dans le secteur tertiaire de la santé et des services, ne sont plus légion.
    Ces chiffres existent-ils ?
    Dans la santé et la fonction publique les salaires ont été bloqués depuis plusieurs années. Les premiers indices des emplois non qualifiés sont maintenant sous la barre du smic et il faut mois après mois compenser avec un indemnité différentielle. Le smicard se retrouve plus riche !
    Pour ma part donc, ce mode d’analyse économique ne correspond plus à rien sauf à une utilisation démagogique politicienne comme pour l’explication fumeuse du président candidat sur la courbe du chômage.
    Les économistes sont-ils conscients de cela et préparent-ils des modes d’analyse plus cohérents et réalistes ?
    Merci et bon courage pour la thèse !
    NB : bravo tout de même pour ce lièvre (de spécialiste) soulevé que je n’hésite pas à diffuser et tweeter.
    Amitiés

    29.03 à 00h08 - Répondre - Alerter
  • SARKOZY ne craint pas de dire que durant son quinquinnat tous les français ont été heureux. Les bagarres de chiffres ne donne pas la vérité. La seule chose est que le pays a 8millions de pauvres et même des gens qui travaillent. Le montant d’un salaire ne veut rien dire en fonction des situation géographiques différrentes. La seule chose qui exacte est que les riches sont devenus grace à lui bien plus riches ET LES CHÖMEURS SONT PLUS NOMBREUX. Cela est la vérité !

    27.03 à 17h20 - Répondre - Alerter
  • Les moyennes peuvent cacher bien des disparités (voir commentaire précédent)
    Il serait plus intéressant de connaitre le pouvoir d’achat médian, ainsi que celui du premier et du dernier décile....
    Histoire de savoir si le pouvoir d’achat a bien été confisqué par les plus riches ...

    26.03 à 21h00 - Répondre - Alerter
  • 4000€ vous vous foutez de nous depuis 3 ans en retraite pas d’augmentation mon épouse son salaire diminue les impôts augmentent l’essence augmente mutuelle 240 mois Mr les journalistes vous osez écrire cela ,nous arrivons plus a la fin du mois arrêtez de nous prendre pour des pigeons 1200€ de retraite après 45 ans de cotisation et de travail

    26.03 à 17h27 - Répondre - Alerter
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