La Chine vieillit au pas de course

En novembre 2010, la Chine comptait ainsi 178 millions de personnes âgées de 60 ans ou plus (13,26% de sa population). C’est la conclusion d’un rapport gouvernemental dévoilé par l’hebdomadaire chinois Economic Observer et traduit par le site d’information World crunch. La Chine est ainsi le plus gros berceau de têtes grises de la planète. Inquiétant ? Pas forcément. A titre de comparaison, la France compte aujourd’hui 23% de personnes âgées de 60 ans ou plus. Mais – population nombreuse oblige – la Chine devrait connaître un vieillissement de plus en plus spectaculaire. Dans seulement trois ans, le nombre de sexagénaires devrait passer à plus de 200 millions et atteindre 300 millions en 2025. En 2042, 30% de la population chinoise devrait dépasser les soixante ans.

« Et alors ? », me direz-vous. Le hic c’est que beaucoup de ces seniors vivent seuls, les jeunes ayant délaissé les campagnes et les petites villes pour rejoindre les grandes cités et leurs marchés du travail. Or, beaucoup peinent à vivre seuls. 33 millions de cette population de têtes grises est handicapée complètement ou partiellement. Enfin, leur situation financière – déjà précaire dans de nombreux cas - risque de se dégrader. Car si la tradition obligeait jusqu’ici les plus jeunes à assurer en partie la subsistance de leurs aînés, la politique stricte de natalité a rendu la chose ardue. Difficile en effet pour deux époux respectivement issus de foyers à enfant unique de pourvoir aux besoins de quatre seniors, tant sur le plan physique qu’économique. Or, les solutions alternatives sont rares. En Chine, les places en maison de retraite ne couvrent que 1,8% de la population comparée à 5 à 7% dans les pays développés et 3% dans les pays en développement. Les autorités chinoises ont promis d’assurer 30 places pour mille seniors d’ici à cinq ans, soit de créer 3,4 millions de « lits » supplémentaires en pension de retraite. Une tâche colossale.