publicité
haut
Accueil du site > Actu > Société > Haïti : Faut-il continuer à donner ?
Article Abonné
20-01-2010
Mots clés
ONG
Monde
Enquête

Haïti : Faut-il continuer à donner ?

Taille texte
{#TITRE,#URL_ARTICLE,#INTRODUCTION}
Haïti : Faut-il continuer à donner ?
 
Des millions d'euros convergent vers les ONG pour venir en aide aux Haïtiens. Pourtant, en 2004, devant l'afflux de dons consécutifs au tsunami, plusieurs associations avaient demandé de ne plus envoyer d'argent. Qu'en est-il en Haïti ? Quelle est l'étendue des besoins ? Y a-t-il une limite à la capacité de déploiement des ONG ? Plusieurs associations se sont en tout cas engagées à la plus parfaite transparence.
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
SUR LE MÊME SUJET

Le 12 janvier dernier, un séisme de magnitude 7 a frappé Haïti. Quelques heures plus tard, les bourses des ONG françaises voyaient arriver les premiers euros. Depuis, l’argent ne cesse d’affluer, se félicite Valérie Daher, responsable de la communication et du développement pour Action contre la Faim (ACF). "C’est l’élan de générosité le plus important depuis le tsunami”. Un tsunami qui avait occasionné, en 2004, un mot d’ordre bien inhabituel de la part de certaines ONG. Au lendemain de la catastrophe, Handicap international, Médecins sans frontières (MSF) et le Comité français de l’Unicef avaient en effet réclamé la suspension des versements, faute de capacités humaines, de moyens techniques aussi. Et aujourd’hui ?

“Ce n’est pas la position de MSF pour le moment”, déclare Valérie Chauvau, directrice du développement des ressources de l’ONG. La raison ? “C’est une situation inédite, opine Sylvain Ogier, chargé de communication pour Handicap international. Le tsunami avait fait essentiellement des morts en Asie mais les vivants étaient bien portants. Là, il y a deux fois plus de blessés que de morts. Il y a un besoin de soins et d’appareillage sans commune mesure même si la zone géographique touchée est moins étendue.” Une situation inédite, sur une territoire déjà bien vulnérable. “La réalité avant le séisme était déjà dramatique : pas d’eau potable, un accès à la nourriture difficile..., énumère Valérie Daher d’ACF. Aujourd’hui, nous avons reçu 1,5 million d’euros mais nous risquons d’avoir besoin de 10 fois plus pour mener notre mission dans les dix prochains mois.” "L’aide que nous recevons aujourd’hui ne couvrira sans doute pas tous les besoins. Alors nous ne mettons pas de frein”, assure encore Marie-Carmen Carles, directrice de ressources au Secours catholique.

Réaffecter oui. A condition de prévenir

D’autres sont moins catégoriques. “La suspension des dons ? C’est envisageable, précise Sylvain Ogier d’Handicap international. Si par exemple l’argent que nous recevions par l’UE ou les différents gouvernements était suffisant pour couvrir nos actions dans les deux ans à venir.” Ou si l’association se trouvait incapable de se déployer davantage faute de personnel adapté et de capacité logistique. “Aujourd’hui on a quelques dizaines de personnels expatriés sur le terrain et quelques centaines de personnel national mobilisé. Mais nous ne pourrions pas aller au delà de 400, ce serait ingérable”, souligne encore Sylvain Ogier.

Et si les dons venaient à dépasser les besoins ? Les ONG pourraient les réaffecter à d’autres causes. A condition de rester très prudentes... et rigoureuses. En 2008, un rapport de la Cour des Comptes avait reproché ça et là le manque de transparence dans la gestion des dons voués au tsunami. Médecins du monde avait fait partie des associations épinglées. “Nous en avons tiré les leçons, souligne Benoît Duchier, responsable de la collecte chez MDM. Il y a une volonté claire aujourd’hui de rendre les choses plus visibles.”

Aussi, les ONG affichent-elles haut et fort leur engagement de transparence et assurent-elles la traçabilité des dons par des mises à jour quotidiennes sur internet, des newsletters envoyés aux donateurs. Beaucoup précisent aussi que les versements pourront être affectés ailleurs. Une pratique souvent acceptée par les donateurs à condition qu’on les prévienne. Lors du tsunami, 96% des gens interrogés par Handicap international avaient accepté une réaffectation. “Si on fait tout ça, c’est pour que les gens continuent d’avoir confiance en nous”, résume Sylvain Ogier.


Le montant (très provisoire) des dons versés aux ONG en France :
- Médecins sans frontières : 1,3 million d’euros
- Médecins du monde : 2 millions (dont 1,3 million auprès des particuliers)
- Le Secours catholique : 1,6 million
- Action contre la faim : 1,5 million d’euros (1,1 million d’euros auprès des particuliers et du privé. 400 000 euros auprès des collectivités locales)
- Handicap international : 115 000 euros
- Fondation de France : 9,5 millions d’euros

A lire aussi sur terraeco.net :
- Des SMS pour Haïti
- Les dégâts estimés en Haïti

Sources de cet article

- Le rapport de la Cour des Comptes
- Photo : Logan Abassi / The United Nations

Faites réagir vos proches, diffusez l'info !
Vous aimez Terra eco ? Abonnez-vous à la Newsletter

Rédactrice en chef à « Terra eco ».

TOUS LES COMMENTAIRES
COMMENTAIRES SÉLECTIONNÉS
RÉPONSES DE LA RÉDACTION
Trier par : Plus récents | Plus anciens
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions
Soyez le premier à réagir à cet article !
PUBLIER UN COMMENTAIRE

Un message, un commentaire ?

  • Se connecter
  • Créer un compte

publicité
1
publicité
2
    Terra eco
    Terra eco
publicité
3
SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
publicité
bas