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10-09-2012
Mots clés
Société
Economie
France
Point De Vue

François Hollande et le monde d’hier

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François Hollande et le monde d'hier
(Crédit photo : jmayrault - flickr)
 
Pour Arnaud Gossement, avocat en droit de l’environnement, le discours de François Hollande délivré dimanche soir sur TF1 revient à un constat : le logiciel du Président de la République est celui du monde d’hier.
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Au lendemain de l’intervention au journal télévisé du président de la République, l’essentiel n’est pas nécessairement de savoir si celui-ci a ou non respecté ses engagements, si le ton était le bon, si les annonces étaient les plus pertinentes, si le « calendrier » sera tenu. Si l’on postule que la crise que nous traversons n’en est pas une, que la croissance ne reviendra pas ou pas de sitôt, que l’enjeu est une société prospère même sans croissance et même avec une énergie chère, que le paradigme doit être celui du développement durable, qu’aucune politique publique ne peut réussir sans être pensée sans l’Europe, bref, si l’on considère que le monde est en train de basculer : le logiciel du Président de la République est resté celui du monde d’hier. En clair, la question est la suivante : les hypothèses de base de la feuille de route du président de la République sont-elles les bonnes ?

Le chef de l’Etat a en effet fixé un cap : retrouver la « croissance » économique dans un délai de deux ans. Pour atteindre cet objectif, les moyens présentés sont principalement une nouvelle réforme du code des impôts et l’appel au « patriotisme » économique. « Croissance », « patriotisme » : dommage qu’il n’ait pas été question de la conférence environnementale que François Hollande doit pourtant ouvrir vendredi prochain. Dommage que l’évocation de la transition énergétique ait tout de suite été accompagnée de l’assurance que la « part du nucléaire » resterait majoritaire jusqu’en 2025. Dommage que François Hollande n’ait pas développé sa vision de l’Europe alors que le débat sur le traité de discipline budgétaire fait rage.

La classe politique ignore le bouillonnement culturel

L’ancien Premier ministre Michel Rocard, le philosophe Marcel Gauchet : les voix ont été nombreuses, dans la presse, ces derniers jours, à appeler le Président de la République à ne pas avoir le retour de la croissance pour seule ligne de mire. Tim Jackson, Lester Brown, Jeremy Rifkin : les livres consacrés au basculement du monde se multiplient. Des nouvelles économies, plus circulaires, plus collaboratives se créent. Fondées sur la sobriété, la réutilisation des matières premières, les économies d’énergie, l’essor des nouvelles technologies de l’information, des « cleantech », des « greentech », le développement des énergies renouvelables, distribuées et décentralisées. En somme, un bouillonnement culturel est en cours mais une grande partie de notre classe politique continue invariablement à l’ignorer, à s’en écarter. Et préfère parler de nucléaire, de baisse des prix de l’essence, de relance du débat sur les gaz de schiste, de croissance, de consommation, d’aéroport…

Il est temps de changer de logiciel au profit de celui du développement durable.

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12 commentaires
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  • François Hollande doit réviser les composant(e)s de son gouvernement, ou sinon surveiller de près les ministres qui lui ont été imposés par les lobbyistes.
    Je vous invite de vous informer sur la dernière action de Jeudi Noir : peut-être 1 repérage de fonctionnaires sincères dans leur désir de servir la nation ?

    12.09 à 10h20 - Répondre - Alerter
  • ou qu’est-ce que le théorème de l’évidence même expliqué à nos décideurs.
    à l’image de ce que propose le scenario Negawatt pour la "décroissance" inévitable de la consommation d’énergie, ça n’est effectivement pas la croissance qui apportera des réponses à la hauteur des enjeux de ce siècle.
    Y compris pour ce qui est du "pouvoir d’achat" chez les ménages les plus pauvres : il y a bien plus à attendre de la réduction des dépenses à service égal rendu pour les grands secteurs de consommation que sont les transports, le logement, l’énergie, etc... plutôt que de continuer à miser sur une hypothétique croissance qui ne reviendra pas pour toutes les causes que l’on sait !
    Oui il y a URGENCE à changer de logiciel en effet ! Car après les 30 glorieuses et 30 ans d’endettement public massif, l’avenir n’est plus le "plus de" mais bien le "moins de".
    Qu’on le veuille ou non.
    CQFD

    10.09 à 11h34 - Répondre - Alerter
    • " la "décroissance" inévitable de la consommation d’énergie" est une vue de l’esprit à date. Sauf à ne considérer que les hydrocarbures… sans les gaz de schistes qui seront exploités, ne vous y trompez pas.
      Quelque soit la source d’énergie le monde va vers plus de consommation énergétique. C’est démographique.

      Le point crucial c’est de consommer mieux, là il y a du boulot.
      Un monde sans énergie, ne fera jamais vivre 10 milliards d’être humains.On avance même 1,5 milliard pour un monde sans pétrole.
      Ca fera moins de bulletins de vote ! ;)

      10.09 à 16h38 - Répondre - Alerter
    • Bonjour,

      voir & lire nôtre blog peut-être nourrira-t-il vos réflexions :

      http://lblm-assoinfopresse-interpan...

      merci d’avance,

      jgjais

      11.09 à 12h11 - Répondre - Alerter
  • Sauf que dans Développement Durable, il y a "développement".
    Les apôtres de la décroissance devraient être heureux en ce moment pourtant. De la croissance il n’y a point ou peu.
    Ils devraient nous expliquer comment, sans croissance économique alors qu’il y a croissance démographique, nous allons joyeusement générer des tombereaux de chômeurs, inactifs, assistés, pauvres et indigents ?
    La création de richesse reste primordiale. Et le restera longtemps.
    Mais il faut la créer avec de nouveaux modèles économiques qui intègrent des problématiques environnementales et sociétales plus complexes.
    Mais de la décroissance non.

    10.09 à 10h35 - Répondre - Alerter
    • Vous avez tout à fait raison et vous avez pointé le doigt sur la gâchette vers ce sujet tabou "alors qu’il y a croissance démographique".

      En effet, tout les monde sensé le sait, le problème majeure et la croissance démographique et la surpopulation que cela a entrainé depuis quelques décennies.
      Surpopulation plus consommation effrénée c’est le cocktail pour aller droit dans le mur, mur que nous avons déjà percuté.

      Vous dites "De la croissance il n’y a point ou peu", si vous entendez croissance = consommation c’est que vous n’avez rien compris ou que vous ne voulez pas comprendre, d’ailleurs votre raisonnement est faux car au niveau mondial la croissance (et consommation) est bien réelle.

      On peut avoir une belle croissance sans tout autant consommer un tas d’inepties. Savez vous par exemple que 80% des produits ne sont créés que pour être vendus.

      Ce que vous nous prônez, c’est ce que l’on a déjà fait et l’on voit bien le résultat, un infâme merdier.

      10.09 à 12h57 - Répondre - Alerter
      • Si nous sommes d’accord sur la première partie (la démographie), vous tombez dans le discours bisounours pour le reste. Un classique.
        "Savez vous par exemple que 80% des produits ne sont créés que pour être vendus."
        J’ajouterai, citant Coluche "il suffirait que les gens n’achètent plus pour qu’il ne s’en vende pas".

        Dieu (qui n’existe pas) merci, nous vivons dans une économie de marché dans laquelle le consommateur (la demande) valide le bien-fondé des produits (l’offre).

        Qui d’autre peut décréter du bien-fondé d’un produit hormis le marché ?
        Je vous aide en vous laissant le choix :
        - une économie dirigée (communisme)
        - Dieu (à prouver)
        - un gourou (voir communisme plus haut)
        - des politiciens (voir communisme plus haut)

        Moi qui n’ai fait que peu d’études d’économie, mais un peu quand même, j’affirme que, oui, la croissance c’est la consommation. Car c’est la mesure du PIB, càd de la création de richesse. En général, la richesse on ne la créé pas pour la stocker mais pour la vendre. C’est d’ailleurs à ça qu’on la mesure.
        Donc, faute d’arguments solides de votre part sur ce qu’est vraiment cette fameuse décroissance, je maintiens que la croissance permet de donner du boulot et de construire les sociétés modernes.

        10.09 à 16h33 - Répondre - Alerter
        • Bonjour,

          Effectivment, le "marché" valide l’offre. Cependant, le modèle actuel repos sur le renouvellement accéléré des biens de consommation. Est-il normal de changer de téléphone portable tous les 18 mois, d’ordinateur tous les 2 ans, de garde-robe tous les ans ? Certes, cela donne du "travail", mais à quel prix ? A ce compte, je suis un mauvais citoyen car je ne participe pas beaucoup à la croissance : mon portable a 6 ans, mon PC 8 (je vais le changer quand même), ma voiture 200000 km.... Et pourtant, je n’ai pas vraiment l’impression de me priver. Du coup, mon salaire plus que moyen (je suis apprenti, donc smicard) me suffit amplement. Je préfère grandement une bonne soirée entre amis, une balade en forêt en famille plutôt que les derniers gadgets.

          Le problème du PIB est qu’il ne comptabilise que les échanges marchands. L’exemple caricatural est le suivant : un accident routier contribue à la croissance car il faut réparer les voitures (voire les remplacer), payer les soins ou les obsèques... Par contre, si un parent choisit de moins travailler pour s’occuper de ses enfants (au lieu d’employer un assistant maternel, comme tout un chacun !), son salaire non versé viendra en moins du PIB. Alors que, pour la Société, il sera put-être bon que ses enfants aient pu passer plus de temps avec ce parent.

          Bref, ce que M. Sarkozy que je n’encense guère avait commencé devrait être mené à terme : changer d’indicateur de développement !

          11.09 à 06h02 - Répondre - Alerter
          • C aussi simple que ça en effet !
            J’ajouterai même que dans bien des situations, on peut assez facilement offrir un service ou couvrir un besoin quelconque meilleur à son bénéficiaire, sans pour autant que cela se traduise par un gain de "croissance" quelconque par rapport au système en place.
            Un exemple : Imaginez ne serait-ce qu’un instant les Mds€ que notre pays aurait pu éviter de gaspiller en réutilisant intelligemment une petite partie des millions de voitures parties prématurément à la casse ces 4 dernières années, tout ça pour écouler les belles autos toutes neuves sorties des chaines de production d’à l’autre bout du monde (et qui couteront 1 bras à réparer dans 5 ans à la première panne électronique venue).
            Des autos pour certaines d’entre elle en très bon état, affichant moins de 150 Mkm au compteur, offrant une conso en carburant loin d’être aussi élevée qu’on a voulu nous faire croire, qui de toute évidence auraient fait le bonheur de milliers de ménages défavoriser. Des autos dont la remise en état et l’entretien aurait pu être assuré par des structures issues de l’économie sociales et solidaires, et assurant de cette manière de l’emploi à des personnes en réinsertion ou peu qualifiées. Autant d’emplois non délocalisables, ancrés dans les territoires...
            Au lieu de ça, le gvt a préféré favoriser le gaspillage et maintenant, il s’apprête à sortir des M€ d’argent public pour favoriser l’emploi des jeunes sans diplôme. Chercher l’erreur.

            11.09 à 14h49 - Répondre - Alerter
        • Les produits ne sont plus fait pour répondre à un besoin. Les stratégies commerciales consistent à créer des besoins. On achète pour faire comme son voisin ou parcequ’on a ouvert un catalogue. On va dans les supermarchés pour passer le temps au lieu d’aller dans la nature. (la nature, combien d’enfants parisiens, Lyonnais, n’ont jamais vu un cerisier en fleurs, un sentier de cailloux, ou joué avec des glands ou des coquelicots ? On change de fringues parcequ’on "a un coup de coeur "(une nouvelle espèce de maladie cardiaque) et pas pour avoir chaud . On achète des tong venues de Chine pour marcher sur des sentiers de montagne.
          Si ça c’est une participation à une croissance humaine intelligente, c’est vraiment qu’on n’a pas compris ce que devrait être la croissance.
          Certains ont bien compris le besoin car les psychologues, leskinesiologues, les sophrologues, coach, energeticiens, les ... se multiplient et leurs clients aussi.
          La croissance intelligente, ce sera quand des etres humains dotés de neurones travailleront pour répondre à des besoins juste le temps nécessaire et prendront le temps de vivre, de rencontrer les autres et de faire croite l’humain dans notre société.

          Aujourd’hui, notre société fonctionne avec de l’argent factice issu d’emprunts en cascade et de remboursements futurs impossibles. La "crise" n’est que la prise de conscience épisoldique d’une situation irréaliste qui perdure et permet pourtant de fonctionner et de partager l’activité humaine. Mais qu’on y reste dans la crise !, qu’on l’officialise et qu’au lieu d’en confier les rennes aux banques qui ne détiennent presque rien de ce qu’elles pretent aujourd’hui, on en confie les rennes de distributiion avec des règles établies et évolutives à une banque centrale mondiale composée de ministres de l’activité de chaque région géographique. Tous les habitants de la planète devrait pouvoir soigner un arbre et cultiver un lopin de terre, ou oeuvrer pour permettre à un autre de le faire pour lui.

          et maintenant je vais commencer avec le registre "bisou-ours" (je n’ai pas dit niais, naif, ou idiot, juste un courant de pensé qui met en avant le respect plutot que l’argent)

          Et avec Internet, tous les citoyens devraient pouvoir être entendus, lus, et pris en compte dans les décisions qui les concernent.

          Quand à imaginer une planète qui ne survivrait pas sans pétrole, il n’y a qu’à imaginer l’énergie humaine que l’on gaspille aujourd’hui, celle de tous nos jeunes qui ne savent pas ce que c’est que de lever une pioche ou de cueillir un fruit. Si l’on remplacait le petrole des voitures par l’energie dépensée sur un pédalier ! et si l’on remplacait la machine a laver la vaisselle par le tour de main du gamin qui joue sur sa console pour s’occuper, et si au lieu de faire grossir ses biceps dans une salle de sport, on faisait tourner un chargeur de batterie. Ceci dit en passant, j’ai toujours pensé que les propriétaires de salles de gym rataient une occasion de créer de l’énergie pour l’éclairage, et plus, de leur entreprise.

          Des idées comme ça j’en ai pas milliers. Si chacun alimentait une base, oui, on pourrait se passer d’un bon pourcentage de ce que l’on gaspille actuellement, sans compter. La santé (mentale et physique) de ceux qui contribueraient y gagnerait.

          Rappelez-vous la chasse au gaspi, parlez-en a vos enfants. Les gouvernemenet s’étaient impliqués, on a baissé la consommation, on a pris conscience de la valeur de certaines choses, on a arreté pour une génération de gaspiller à tout vent. Mais bon sang, qu’est qu’on attend pour lancer une campagne "apprivoise ton énergie"

          Je ne prone pas l’arrêt de l’utilisation des ressources naturelles, mais juste de ne pas faire comme pour l’argent, de ne pas emprunter celle de nos enfants que l’on ne saurait rembourser, et comme quelqu’un doté d’intelligence, consommer à bon escient et donc restreindre ses "envies" pour coler à la réalité de nos possibilités.

          Naturellement des votres,
          BR

          11.09 à 09h20 - Répondre - Alerter
          • Bravo... J’ai bien aimé la fin du commentaire. On ne peut pas emprunter l’énergie fossile (nucléaire y compris) qui appartient aussi à nos enfants (ou successeurs sur la Terre). Malheureusement, l’évolution des mentalité à ce propos reste très (trop ?) lente face aux défis énergétiques qui nous attendent. Ceux-ci risquent d’ailleurs d’être bien plus difficile à gérer que la crise actuelle...

            11.09 à 14h18 - Répondre - Alerter
        • et moi et moi et moi....

          11.09 à 10h52 - Répondre - Alerter
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