Les études menées par différents organismes en France, en Europe ou dans le reste du monde mettent en évidence un phénomène préoccupant : la fertilité masculine connaît des ratés. À l’origine de ces études, le constat par le corps médical d’une augmentation des consultations des jeunes couples ayant des difficultés à avoir des enfants.
Moins de spermatozoïdes
Le Cecos [1] a ainsi présenté, le 25 novembre, au Meeddat [2] ses conclusions. En vingt ans, la production moyenne de spermatozoïdes des jeunes pères parisiens en bonne santé a baissé de 40%, et sa qualité avec. "Il ne s’agit donc pas de stérilité, explique Henri Poinsignon, directeur général par intérim de l’Afsset [3], mais de baisse de la spermatogénèse" (production de spermatozoïdes). Au Danemark, la baisse constatée est de 50% en l’espace de cinquante ans. En Espagne, une étude récente parle de "sous-fécondité ou qualité séminale anormale pour 57,8% des jeunes".
Grossesse et pesticides
L’étude française met en cause plusieurs "perturbateurs" endocriniens, notamment des substance chimiques absorbées par la mère avant ou pendant la grossesse. Pesticides, insecticides, produits chimiques divers, les "perturbateurs" endocriniens agissent, comme leur nom l’indique, sur des glandes internes qui délivrent dans le sang des hormones, elles-mêmes à l’origine des cycles sexuels.
La production de spermatozoïdes peut ainsi être touchée. Comme ce fut le cas pour les filles des femmes traitées au Distilbène, depuis les années 1940 jusqu’à son interdiction dans les années 1970-1980 (1971 aux États-Unis, 1977 en France par exemple).
Pas d’impact démographique
Diminution de la production de spermatozoïdes, mais aussi de leur mobilité ou apparition de malformations pour certains d’entre eux, les symptômes peuvent aller jusqu’au cancer des testicules. Le lien avec la pollution atmosphérique, l’activité industrielle ou les ondes électromagnétiques "n’est formellement établi", ajoute Henri Poinsignon. Une étude espagnole constate cependant une recrudescence des pathologies dans les zones industrielles.
La cause est donc plus vraisemblablement alimentaire. L’être humain, en fin de chaîne alimentaire, absorbe les doses cumulées présente dans l’eau, le plancton et les végétaux dont se nourrissent les petits animaux et leurs prédateurs. "Le coût nécessaire au traitement de ce problème de santé public sera élevé", ajoute le directeur de l’Afsset, "mais la natalité française se porte bien. Il n’y a pas d’impact démographique"
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