innovation politique |
Par Rodrigue Coutouly |
17-10-2011
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Emissions de carbone : inventer une fiscalité innovante |
Ce qui est intéressant dans cette étude, c’est que l’on peut savoir, poste par poste, quels sont les postes les plus émissifs et comment ils évoluent. Par exemple, le chapitre « Autres biens de consommations » passe de 1519 kg à 2393 kg, essentiellement parce que, en vingt ans, la consommation d’ordinateurs, de téléphones portables et autres produits high-tech à explosé. On y découvre aussi que le rayon « viandes » représente une tonne d’émission annuelle de carbone.
Les créateurs de Carbone4, Jean-Marc Jancovici et Alain Grandjean, sont aussi les défenseurs de la taxe carbone que, pour ma part, je combats car j’estime qu’il s’agit d’un impôt sommaire et contre-productif. Leur étude permet justement d’imaginer une autre fiscalité environnementale, en travaillant secteur par secteur. Explications.
Imaginons une taxation carbone différente que l’on appellera « contributions incitatives ». Elle s’applique à raison de 2 centimes par kilo de CO2 émis. Elle augmente ensuite de 2 centimes par an. Cette taxation s’applique à toutes les émissions mais elle est répartie, secteur par secteur, chacun formant une contribution particulière.
Chaque secteur forme une communauté d’intérêt, dont les actions sont dirigés par un groupe de pilotage. Chaque secteur récupère le produit de sa contribution pour investir dans le même secteur économique, dans des actions permettant de tendre vers une réduction drastique des émissions de CO2.
Chaque groupe de pilotage est composé des acteurs concernés : industriels, pouvoirs publics, association de consommateurs... Les investissements choisis doivent servir, en priorité, à la fois aux producteurs du secteur comme aux consommateurs : c’est la notion d’auto-contribution.
Prenons quelques exemples : la voiture, c’est une tonne et demie d’émissions de CO2. Une contribution de 2 centimes rapporte donc 1,8 milliard d’euros par an. Elle est intégralement utilisée, l’année suivante, pour investir dans des systèmes de mobilités alternatifs (auto-partage, transport en commun...) La contribution incitative sur les produits laitiers permet de dégager 1 milliard : cet argent est utilisé en priorité pour installer des unités de méthanisation et de biogaz dans les exploitations d’élevage. On pourrait ainsi, secteur par secteur, détailler les usages possibles, ce que je fais d’ailleurs sur mon site innovation politique/fiscalité environnementale.
Principal de collège, agrégé d’histoire-géographie, j’ai été, dans une autre vie, technicien forestier à l’Office national des forêts et j’ai travaillé en Afrique sahélienne. |
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