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40 projets pour changer d’ère

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40 projets pour changer d'ère
(Crédit photo : leonard gertz - corbis)
 
Les candidats à la présidentielle n’en ont pas parlé. Pourtant, ça se passe près de chez nous, comme à l’autre bout du monde. Ça, ce sont des initiatives qui transforment la vie. Voici ce à quoi vous avez (malheureusement) échappé durant la campagne.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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On vous épargnera les résultats de sondage – on en fait tous une overdose – qui montrent que les Français ont trouvé la campagne déplorable. Vous aussi, elle vous a déçus ? Déprimés ? Comme si les candidats à la présidentielle ignoraient ce que nous sommes en train de vivre, au quotidien : un réel changement de civilisation. Comme s’ils s’agrippaient aux restes d’un monde à l’agonie, en faisant mine d’ignorer qu’un nouveau s’annonce. Le défi à relever est trop grand, alors, surtout, ne le regardons pas en face, restons campés sur le court terme. Voilà, à la lecture des différents projets, ce qui semble être le programme pour les années qui viennent. Mais il en fallait davantage, ici, dans les colonnes de Terra eco, pour affecter notre moral. Cette campagne au ras des pâquerettes a glissé sur nous. Presque sans douleur. Car ce que nous observons, chaque jour, c’est, au contraire, une vague de femmes et d’hommes qui inventent et agissent.

Nous avons cette chance, rare, de rencontrer, d’interpeller, de questionner des individus capables d’affronter l’angoisse qu’inspirent à tous ce changement d’ère et ses catastrophes économiques et écologiques potentielles. Pas des utopistes, ni des oiseaux de malheur, mais des petits poissons qui, à force de courage et de créativité, remontent le puissant courant qui nous entraîne vers un sombre avenir. Chaque mois, dans ce magazine, nous vous parlons d’eux. Cette fois, nous avons voulu mettre l’accent sur des pépites dénichées aux quatre coins du globe. Des initiatives – pour l’immense majorité inédites jusqu’ici dans ces pages – susceptibles d’essaimer. De quoi vous donner envie de vivre ce nouveau siècle, d’y devenir acteur et d’inspirer nos gouvernants.

Du phalanstère aux entrepreneurs sociaux

Non, nous ne sommes pas en train de prendre nos désirs pour des réalités. D’autres voient clairement grandir ce contre-courant. L’essayiste américain Jeremy Rifkin, dans son dernier livre, La Troisième révolution industrielle (Les Liens qui libèrent, 2012), raconte le passage d’un pouvoir hiérarchique à un pouvoir horizontal. Les principaux acteurs de cette révolution, selon lui ? Les entrepreneurs sociaux. Ils « créent de nouvelles activités, à cheval entre les secteurs lucratif et non lucratif – des entreprises hybrides, qui vont probablement devenir de plus en plus courantes dans les années qui viennent ». C’est un mouvement au sein duquel « entreprendre et coopérer ne paraît plus contradictoire, mais obligatoire pour réordonner la vie économique, sociale et politique du XXIe siècle ». Rien de neuf ? Oui, bien sûr, il faut reconnaître à ces entrepreneurs sociaux une filiation historique. « Du phalanstère aux sociétés mutuelles en passant par les kolkhozes et les kibboutz, l’idée d’une autre économie, d’une autre façon de concevoir la production de biens et de services et, plus généralement la vie en collectivité, n’est pas nouvelle », peut-on lire dans L’Entreprise du XXIe siècle sera sociale (ou ne sera pas) (Rue de l’Echiquier, 2012). L’un des trois auteurs de cet ouvrage est Jean-Marc Borello, fondateur du groupe SOS, entreprise sociale emblématique.

Des initiatives à 50 millions d’euros

Mais les défis de notre époque font surgir une nouvelle génération. Les gènes d’Ashoka portent ces convictions. Cette organisation, créée en Inde en 1980 par l’Américain Bill Drayton, défend l’objectif « de faire émerger un monde au sein duquel chacun est capable d’agir rapidement et efficacement pour répondre aux défis sociétaux ». C’est elle qui a popularisé le terme d’« entrepreneur social ». Elle compte aujourd’hui 3 000 « Ashoka fellows » (les camarades Ashoka), implantés dans 70 pays. Ces citoyens font revivre des villages égyptiens grâce à de l’artisanat de récup ou soutiennent les jeunes chefs d’entreprise dans les quartiers sensibles français. Leur impact est tangible.

Ashoka et le cabinet de conseil McKinsey ont récemment mené une étude pour mesurer l’action de dix d’entre eux (1), parmi lesquels Andes, un réseau national d’épiceries solidaires, ou les Jardins de Cocagne, un chantier d’insertion par l’activité maraîchère bio. Résultat ? Si on cumule les économies réalisées pour la société (en allocations chômage, revenu de solidarité active, etc.) et les revenus engendrés pour la collectivité (en cotisations patronales, en impôts), le bénéfice cumulé pour les dix cas étudiés dépasse, en 2010, les 50 millions d’euros ! En voilà, des arguments susceptibles d’aider à inverser le courant et à contaminer le reste de la société.

Car l’enjeu, selon Jean-Marc Borello et ses coauteurs, est « d’insérer l’entreprise sociale dans l’économie traditionnelle : elle constitue un agent économique comme toutes les autres entreprises ; mais il faut aussi permettre à toute entreprise de s’humaniser, et de se muer ainsi en entreprise sociale ».

« Nouveau mode de pensée »

Avec leur pragmatisme, ces porteurs de changement ont le mérite d’interroger la société entière. « Nous avons besoin d’un nouveau mode de pensée économique qui permettrait de mettre définitivement fin aux crises au lieu de favoriser leur apparition, écrit, dans Pour une économie plus humaine (J.C. Lattès, 2011), Muhammad Yunus, fondateur bangladais de la Grammeen Bank et inventeur du microcrédit. Il est temps de développer une réflexion audacieuse et créative. Et il nous faut faire vite, parce que le monde change rapidement. » Alors, on les suit, les petits poissons ? — E.V.

(1) A télécharger ici


SOMMAIRE

INVENTER Fablabs, la fabrique à créativité Le bricolage collaboratif

La région du Vorarlberg

L’eau potable solaire

La maison qui pousse

Le label éthique des entreprises

Le design urbain militant

La tendance coworking
PROTEGER Bienvenue à la « locamaison » Le textile transparent

Le kit militant pro-montagnes

Les super-héros de l’agriculture locale

La main tendue aux paysans

Les cosmétiques propres

Le troc cash contre pelouse

La mer protégée par les pêcheurs
PARTAGER La Toile échange ses bons procédés Les urgences de la voirie

Les circuits courts culturels

La marque de « slow mode »

Le village vertical

L’épargne participative

La solidarité dans le prêt

L’éducation permanente
RECYCLER TurnToo… et la boucle est bouclée Le jumelage de terrains vagues

La méga-serre de toit à Montréal

Le récupérateur de restes alimentaires

Le super-recycleur de plastiques

Les champignons au café

Le savon solidaire

Le poisson qui nourrit la plante
TRANSMETTRE Leeaarn, l’étendue du savoir Les aires de jeux en liberté

La solidarité féminine

La télé-réalité des innovateurs sociaux

Le bricolage inter-générationnel

Le tour du monde des livres d’occasion

Le « Système » musical vénézuélien

L’appli anti-coupures de courant
Faites réagir vos proches, diffusez l'info !
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Une enfance en pleine nature jurassienne, des études de biologie et de géologie, l’envie de transmettre cette passion pour le monde vivant, et le monde tout court, et un goût sans limite pour les nouvelles contrées. Alice est journaliste scientifique.

4 commentaires
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RÉPONSES DE LA RÉDACTION
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  • L’entrepreneuriat social comme facteur principal du changement d’ère (selon Rifkin) ? Peut-être, mais il y a d’autres facteurs, technologiques, sociologiques, démographiques.

    Dommage que le rapport d’Ashoka ne cite que des chiffres de revenus (€) créés par l’entrepreneuriat social. Plus de revenus (pour une collectivité, notamment) n’est pas un objectif mais un moyen.

    18.05 à 14h22 - Répondre - Alerter
  • Le changement dans le monde quantifié par Mc kinsey ! C’est beau…j’ai presque une larme. Un cabinet d’étude qui doit surement être très proche dans sa philosophie d’organisation des phalanstères ?

    Rien que le coût de l’étude aurait surement pu payer quelques mois de vie d’un salarié indien ou français et pas mal de projet sociaux.
    Ne faites pas passer des vessies pour des lanternes, la récupération de l’économie sociale par cette néo philanthropie capitalistique avide de service public ne prendra pas.

    8.05 à 12h28 - Répondre - Alerter
  • Decidement l experience du communisme n a pas suffit ! Faut il recommencer ?
    Les "utopistes" sont aveugles ils ne voient pas ce que sont reellement les "hommes" des fauves prets a "bouffer" les autres ou des virus prets a s’incruster ou cellules cancereuses pretes a vivre au depend des autres....et il faut faire avec et trouver un equilibre ....probleme de la planete ? Oui il y a un ENORME probleme mais, pour moi la solution si elle n est pas mondiale (et on voit les limites de l onu)ne pourra qu etre tragique....

    20.04 à 09h26 - Répondre - Alerter
    • Vous dites qu’il faudrait une "solution mondiale", c’est sur que cela paraît théoriquement parfait, mais concrètement vous pensez à quelle solution ? vous avez des idées concrètes à mettre en oeuvre pour que cette solution soit mondiale ?

      Je pense qu’en attendant d’avoir la recette miracle qui apportera le paradis sur terre, les projets qui font avancer le monde dans le bon sens, même si ils paraissent minuscules face à l’ampleur du travail à faire pour sauver la planète, sont à encourager à fond.

      Bravo à toutes ces personnes qui se mobilisent pour oeuvrer en ce sens, et aussi aux journalistes de ce site qui nous font découvrir ces personnes qui n’ont pas baissé les bras, c’est encourageant, merci.

      21.04 à 17h54 - Répondre - Alerter
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