Demande à FredO |
Par Frédéric Chomé |
4-10-2010
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2044 : quelle ville pour quelle durabilité ? |
Les postulats prospectifs
Société vieillissante
Société évoluant vers une économie de services
Poursuite de la désindustrialisation massive
Re-industrialisation durable (prémices, avtg concurrentiel) encore peu envisagée mais en croissance
Prix de l’énergie en forte hausse (je propose le l d’essence à 5 euros pour se figurer une image) → sécurité d’approvisionnement → choix politique de vie à poser d’ici 2040 – 2 options :
Société qui brûle la chandelle des énergies fossiles par les deux bouts : → pollution et individualisme exacerbés → société qui aura continué à se développer sur l’innovation technologique soit-disant apportant un mieux être mais qui en fait est destructrice de matières ;
Société qui a effectué un virage marqué dans l’économie de la sobriété (primordiale) et ensuite des renouvelables (nécessaire) : rôle de l’Etat régulateur plus important, nouvelle économie en marche. Peu probable… mais attrayant !
Forte industrie du recyclage et de la récupération aura été mise en place : la société de 2040 traitera les déchets et rebuts de la société productiviste des années 2000 – non pas par envie mais par besoin impératif
Forte instabilité politique mondiale : en raison de l’accès aux biens fondamentaux qui deviendra très dur pour l’Eau, l’Energie (en partie) et les métaux rares (Très problématique)
Guerre de l’eau
Guerre des métaux rares (car la technologie aura continué à aller de l’avant)
La Chine aura atteint une autonomie technologique, rattrapé son retard sur le monde développé, se sera fortement recentrée sur son marché intérieur et sur des exportations choisies– les Pays de l’OCDE auront reyrouvé un autre atelier du monde
Les premiers impacts des changements climatique (CC )sont visibles pour les populations du sud les plus défavorisées – des événements extrêmes se font de plus en plus fréquents dans les pays du Nord.
Le Nord n’aura pas pris l’ampleur des mesures d’adaptation aux CC à mener pour éviter de se prendre les gifles des événements extrêmes dans la figure. +1,6°C = risque d’événements non assurables mutlipliés par 25 à l’échelle mondiale. L’assurance ne sera plus disponible pour tous tant elle sera hors de prix
Au niveau mondial creusement très marqué des inégalités, probablement révoltes et émeutes régulières pour dénoncer cette dualisation de la société
Une alternative possible serait la mutation vers la société du « care » et du « business social entrepreneurship » qui pourrait mitiger ce phénomène si tous les riches de la planète donnent réellement leur fortune à leur mort (voire de leur vivant ?) pour soutenir les bonnes causes ?
A1 : coopératives, back to real business, recréer du lien dans les communautés entre investisseurs et entreprises, investir au capital de projets de proximité → permet de réduire de ce fait les inégalités sociales
A2 : Fin du Bull cycle vers 2020 (i.e. : la tendance morose de la Bourse), la bourse reprend du crédit et les inégalités se re-creusent…. Car la finance redevient toute puissante
Les centres décisionnels du monde économique auront été déplacés de Londres & NY vers les mégapoles de l’Asie du Sud-Est qui , grâce à leur croissance soutenue, auront détrôné les places de marché Occidentales
Le PIB sera resté un indicateur pour évaluer le progrès des nations mais probablement assorti à d’autres indicateurs de développement humain et de bonheur qui auront réussi à s’imposer
Des taxes diverses sur les échanges financiers mondiaux auront été mises en place
Vieillissement → société de services à la personne, des soins, des loisirs actifs ou passifs pour seniors en plein boom (passé)
Pertes des valeurs de la famille si société en continue individualisation → divorces, noyaux familiaux de petite taille ; réduction du nombre d’enfants par femme
Le taux de fécondité sera trop bas pour assurer le renouvellement générationnel → besoin de recourir à l’immigration mais pour quels emplois ?
La durée de travail aura été allongée (retraite vers 68 à 70 ans – 45 à 50 ans de cotisations) pour ne pas faire exploser les systèmes de sécurité sociale
L’être humain évoluera de plus en plus dans un monde quasi virtuel , sera très connecté, dans un état de semi robot (greffes de puces dans le corps ?)
La société sera celle du tracking en direct de vos activités et déplacements (voulu ou non), de la sur-sécurisation, de la violation permanente du droit à la vie privée (en fait au fur et à mesure que j’écris, je repense à 1984 → 2044 ?),
La prison n’existera plus, les prisonniers & délinquants seront télécommandés (en cas de comportement déviants) par des gardiens assis dans bureaux face à des ordinateurs (cf. la guerre dans un fauteuil en pilotant des drones)
Aujourd’hui, la ville est considérée comme énergétiquement efficace car
Habitat de « petite taille » (appartement plus efficace que maisons 4 façades)
habitat groupé → moins de déperditions énergétiques
Proximité des lieux de consommation (commerces, loisirs, travail) → réduction attendue des déplacements
Pourtant l’Ecosystème ville n’est pas si durable car
La quasi totalité de ses consommations provient de l’extérieur de celui-ci
Y compris pour l’alimentation et l’approvisionnement énergétique ou en eau
Mais aussi pour toutes les autres consommations de matières premières ou de biens manufacturés
Par ailleurs, de par son pôle attractif, la ville draine chaque jour plusieurs milliers de navetteurs et a donc pour objet d’attirer de la valeur d’autres régions en son sein (inégale distribution des revenus, des taxes…)
Et on attend une forte croissance démographique en zone urbaine d’ici à 2040 : où va-t-on les mettre ?
Comment dans ce contexte faire de 2044 une situation heureuse pour tous plutôt que totalement fataliste ?
Merci pour vos réponses ! FredO
Directeur de Factor X, un bureau de conseil en stratégie climatique et développement durable qui a notamment travaillé sur le bilan carbone des JO 2012 de Londres. |