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Cochabamba : du poulet aux hormones au tribunal climatique
jeudi, 22 avril 2010 / Noëlle Guillon

Il y a dix ans, au terme d’une bataille épique, les habitants de Cochabamba en Bolivie avaient eu raison de l’entreprise Bechtel qui voulait privatiser les services d’eau de la ville. Cette ville symbole de la résistance populaire vient de réunir sur trois jours quelques 20 000 membres issus des mouvements sociaux ou indigènes, ou d’ONG de plus de 125 pays. Une conférence alternative à celle de Copenhague, considérée par ces acteurs comme un échec. Lors de son discours d’ouverture, Evo Morales, le président bolivien, a fait grincer des dents avec une longue digression sur le poulet aux hormones ou les patates hollandaises accusés de provoquer calvitie et homosexualité (!).

Passé ce couac, quelques propositions informelles en prévision du prochain sommet de Cancun (Mexique) sur le climat ont émergé de Cochabamba. Parmi les souhaits de la société civile, l’organisation d’un « référendum mondial » sur l’environnement portant sur les thèmes de la surconsommation, du report des budgets de défense vers un budget environnemental, ou encore de la création d’un tribunal climatique international. L’idée tombe à point alors que l’Argentine vient d’être déboutée par la cour internationale de justice dans un différend avec l’Uruguay sur la pollution d’un fleuve frontalier. Evo Morales a aussi annoncé mercredi le lancement d’un mouvement international pour la défense de "Pachamama", la Terre-Mère, en prolongement du forum. Mais cela suffira-t-il à faire oublier son flagrant délit de machisme aux relents homophobe ?

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