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92 à 94% des arrêts de travail sont justifiés
mercredi, 10 novembre 2004 / Elise C.

Des travaux permettent d’évaluer à 6 à 8% du total, l’ampleur des arrêts de travail abusifs.

Définition : Le taux d’absentéisme correspond au nombre de jours non travaillés par rapport à ceux qui auraient dû l’être. La CNAM préfère le terme d’"arrêt de travail". La lutte obsessionnelle contre l’absentéisme se heurte à un seuil incompressible. 94% des arrêts de travail sont justifiés selon la CNAM, 92% selon le rapport 2002 de la Cour des Comptes. La bataille se livre sur les 6 à 8% restants.

Qui : Les secteurs les plus touchés dans le privé sont l’industrie, l’agroalimentaire et le bâtiment. Dans la fonction publique, les collectivités territoriales et les administrations voient leur taux d’absentéisme grimper jusqu’à 13,4% (source Insee). Les femmes sont plus souvent en arrêt maladie que les hommes. Depuis quelques années, l’Assurance maladie constate une forte hausse des indemnités journalières de longue durée (+ 19,3% en 2002), en particulier pour la tranche des 55-59 ans. Or cette frange de la population va s’accroître inéluctablement jusqu’en 2007, par l’effet baby-boom.

Taux acceptable : Relatif. Un taux considéré comme normal dans le bâtiment (6%) sera alarmiste dans la grande distribution (3,5%), tandis que l’administration peut franchir la barre des deux chiffres, peut-être à cause de l’absence de délai de carence (le salarié est indemnisé dès le 1er jour alors que dans le privé, le versement peut intervenir le 3e ou 4e jour).

Combien : Difficile à quantifier. On estime que 1% de taux d’absentéisme coûte 1% de la masse salariale. Côté Sécu, les arrêts de travail ont coûté 5,4 milliards d’euros en 2003, sur 101,5 Milliards d’euros de dépenses. La facture des abus pour l’Assurance maladie s’élèverait donc à 320 millions d’euros. Ni moins. Ni plus.

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