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New York invente l’Amap XXL
dimanche, 25 avril 2010
/ Jean-Vincent Russo
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Des produits locaux, bio et bon marché pour 16 000 personnes : la coopérative du quartier de Park Slope relève le défi depuis 1976. Tout en conservant son esprit de famille.
A New York, tout se fait en grand. Les buildings, les avenues, les salles de spectacles, les magasins… et les coopératives. La Grosse Pomme abrite à l’ombre de ses gratte-ciel la plus grande coopérative alimentaire au monde. Au dernier pointage, pas moins de 16 000 membres figuraient sur son listing. Cette drôle d’histoire se déroule à Park Slope, quartier familial et un poil branché de Brooklyn. La Food Coop y tient boutique entre deux vendeurs de hamburgers et de hot-dogs. Sur les étals, on trouve des aliments de qualité – d’origine locale pour les produits frais – et bio à 80 %.
Mais pour en être « client », il faut montrer patte blanche. Et ce, de deux façons. D’abord en s’acquittant d’une cotisation de 90 euros la première année, puis une vingtaine d’euros les années suivantes. Ensuite, en offrant un minimum de 3 heures et demi de son temps chaque mois pour aider à remplir les rayons, gérer les stocks ou s’activer dans les bureaux. Le but ? Réduire les coûts. Car se nourrir avec des produits de qualité à New York n’est pas à la portée de toutes les bourses. Mais à la Food Coop, « les produits s’achètent 20 % à 40 % moins chers que dans les autres magasins ! Et je trouve très louable de donner un peu de son temps pour ça », insiste Sarah, l’une de ses membres. En échange de cet engagement, chaque cotisant dispose d’une voix lors des votes sur les grandes orientations de la structure.
Le succès se mesure dans les cahiers de comptabilité. Chaque année, les ventes du « petit » établissement génèrent 20 millions de dollars (14,9 millions d’euros). Mais la réussite est surtout palpable devant la boutique. Certains soirs, les files d’attente d’une demi-heure se dessinent sur le trottoir. « Nous commençons à avoir un peu trop de membres », admet Joseph Holtz. Un problème délicat pour la Food Coop qui a pour principe de ne refuser personne. « Nous essayons de donner un coup de pouce à deux autres structures du même type qui tentent de se mettre en place ailleurs à Brooklyn », indique le fondateur. L’essaimage a commencé. —
Le site de la Food Coop
Photo : DR