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Dilemme : lampe de poche à piles ou à dynamo ?
dimanche, 25 avril 2010 / Audrey Garric

Comment reconnaître un éco-campeur ? Facile : la nuit, il enquille les tours de manivelle pour retrouver sa gourde. Tapie dans l’ombre, la lampe à piles fait de la résistance. Alors, qui éclaire le plus vert ?

Composition

Lampe de poche classique : La lampe traditionnelle cherche à faire oublier son péché originel : son corps en plastique, en métal ou en caoutchouc. Résultat : elle se miniaturise de jour en jour et ne pèse aujourd’hui plus que 100 g en moyenne. Séduction aussi du côté de l’éclairage : elles sont désormais souvent équipées de LED (diodes électroluminescentes), peu gourmandes en énergie. Enfin, deux à trois piles AA suffisent à l’alimenter. Mais le courant passe aussi avec des accumulateurs, des « piles rechargeables ».

Lampe de poche à dynamo : Comme son nom l’indique, elle possède un composant de plus : une manivelle qui entraîne une génératrice. Si elle braque les projecteurs sur son absence de piles, elle contient tout de même des accus pour stocker l’énergie. Dissimulé, mais lumineux !

Efficacité

Lampe de poche classique : On peut camper sans crainte : le faisceau – composé parfois de 60 LED – porte loin : entre 30 et 60 m.

Lampe de poche à dynamo : Ses 3 à 5 LED maximum la confinent dans des utilisations d’appoint. Une minute de manivelle permet d’éclairer entre 10 et 60 mn. L’avantage : plus aucun risque d’aller au petit coin dans le noir. Attention, par contre, à ne pas réveiller les voisins en tournant la manivelle.

Consommation électrique

Lampe de poche classique : Si vous optez pour des piles rechargeables, le chargeur consomme de l’ordre de 8 kWh d’électricité pour 500 charges. Pas de quoi s’électrocuter.

Lampe de poche à dynamo : Elle n’utilise que la force du poignet, autrement dit de l’énergie musculaire.

Durée de vie

Lampe de poche classique : Le boîtier peut se garder à vie… mais pas les piles. « Si elles ont deux fois plus d’autonomie que les accumulateurs, il faut toutefois en utiliser entre 250 et 2 500 pour produire la même quantité d’électricité que les 500 à 5 000 cycles de charge-décharge que permettent les batteries », explique Marian Chatenet, de l’Institut polytechnique de Grenoble. Autant de piles qui, au mieux, encombrent les filières de recyclage des déchets électriques, et, au pire, finissent au fond de sombres poubelles.

Lampe de poche à dynamo : La durée de vie des accumulateurs est très variable. De manière générale, les accus Ni-Cd sont plus adaptés à une charge complète (ce qu’offre un chargeur électrique), tandis que les Ni-MH préfèrent les petits cycles et la dynamo. Gros souci : une fois les accumulateurs hors service, impossible d’ouvrir la lampe pour les changer.

Prix

Lampe de poche classique : Moins chère à l’achat – le boîtier plat d’Energizer se vend 5 euros vide –, elle se transforme en gouffre quand on ajoute les piles (5,50 euros le paquet de 4 Duracell Plus de 1,5 V). Heureusement, il y a les accus : à 20 euros les quatre Ni-MH et 40 euros le chargeur, ils reviennent 13 fois moins chers que les piles.

Lampe de poche à dynamo : Au rayon dynamo, les lampes coûtent plus cher au départ : 20 euros pour la torche multifonction de Nature & Découvertes. Mais elles se rentabilisent vite… et la charge est gratuite. Allez, du nerf, encore un petit tour ! —


LE BILAN D’UN ECLAIRAGE

Tout dépend de votre usage. « Un utilisateur régulier devrait s’orienter vers une lampe classique avec accumulateurs. Mais pour un emploi occasionnel, la dynamo permet un usage rapide et pratique et évite une charge complète pour seulement quelques minutes d’utilisation », tranche Marian Chatenet.

- Photo : Rue des archives