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Les arguments d’Allègre fondent comme neige au soleil
lundi, 12 avril 2010 / Noëlle Guillon

Face à la contre-attaque des climato-sceptiques, les climatologues ne désarment pas. Après l’appel - aujourd’hui signé par 604 chercheurs - contre Claude Allègre, voici trois documents accusateurs. Ils recensent les mensonges de l’ex-ministre, les erreurs de son ami Vincent Courtillot et les expressions insultantes contenues dans le livre « L’imposture climatique ».

Voici quelques-uns des éléments mis en cause par les climatologues dans le 1er des trois documents, intitulé « Commentaires sur le livre de Claude Allègre » (60 pages) :

Des observations erronées

-  La montée des océans. Le géochimiste la remet en cause. La montée mesurée depuis 1993 par les satellites altimétriques s’élève cependant bien à 3,3mm/an.

- Les grosses chaleurs autour de l’an 1000. Pour Claude Allègre, le réchauffement n’est pas inédit. Or s’il est vrai que le Moyen-Age a été chaud au nord de la Scandinavie, il ne l’a pas été globalement. [1]

- Le palier de température depuis 1998. L’ex-ministre soutient que l’hémisphère nord a atteint un palier, voire se refroidit, depuis 1998. Le GISS (Godard Institute for Space Studies, de la NASA) montre pourtant dans ses travaux que plusieurs années ont été plus chaudes que 1998. Claude Allègre ignore aussi volontairement la moitié de la Terre (l’hémisphère sud) qui continue à se réchauffer.

Des modèles mal compris

- Effet du CO2 sur l’atmosphère. Selon Claude Allègre, la faible concentration du CO2 (0,038%) le place loin derrière la vapeur d’eau comme gaz à effet de serre. Or il est mensonger de faire croire que, parce que les concentrations de CO2 sont faibles, l’effet radiatif du CO2 l’est également. Un doublement de la concentration en CO2 entraîne un réchauffement de l’ordre de 1°C à la surface de la Terre.

- Absorption du CO2 par les plantes et océans. Allègre l’évalue à 70% du CO2 dégagé par les activités humaines. En réalité, le chiffre tourne autour de 55%. [2] Et cela n’est pas sans conséquences sur les écosystèmes marins.

- Le rôle du soleil. Il serait pour Claude Allègre le facteur dominant du climat. Les études statistiques montrent que le soleil a eu une influence notable sur le climat pendant le dernier millénaire. Le réchauffement mondial observé actuellement ne corrèle plus avec l’effet solaire, qu’on en considère l’éclairement, les rayons cosmiques, ou l’activité géomagnétique. [3]

...et des perles !

-  « La production agricole sera augmentée par une plus haute teneur en CO2 ». Ce qui pourrait à la rigueur passer pour la France (hors évènements extrêmes) devient une aberration ailleurs. Une diminution des précipitations dans les régions semi-arides va réduire la productivité.

-  « L’Antarctique ne fond pas ». Faux. Des données de terrain et satellitaires démontrent une perte de masse au moins équivalente aux pertes du Groenland. [4]

- « L’ours polaire n’est pas menacé. Il a le temps, l’ours ! Si les glaces polaires disparaissent, l’ours blanc va, sans aucun doute, devoir s’adapter. » Sans commentaire.

Par ailleurs, le document des climatologues souligne que Claude Allègre a pratiqué la falsification de graphiques. Emblématique, la modification d’une figure du paléo-climatologue Hakan Grudd. Allègre a ainsi « imaginé » une évolution récente de la température globale tout à fait inédite… et décroissante. Or les études de Grudd ne concernaient que le nord de la Scandinavie.

- Le rapport contre Allègre
- Le rapport contre Courtillot
- La liste d’insultes contre le Giec
- Réactions du paléo-climatologue Hakan Grudd