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Australie : le cargo chinois remis à flot et à la justice
lundi, 12 avril 2010 / Hélène Duvigneau

La grande barrière de corail et ses 350 types de coraux, ses 1 500 espèces de poissons et crustacés, est-elle en train de devenir une autoroute de transport du charbon ? Entre les mines australiennes et les ports chinois, le commerce va bon train. L’an dernier, Pékin a importé 43,9 millions de tonnes de charbon d’Australie. Et quand les capitaines de navire décident de prendre des raccourcis de quelques dizaines de kilomètres, c’est la grande barrière, déjà mise à mal par le réchauffement climatique et la pollution, qui trinque.

Depuis que le vraquier Sheng Neng 1, qui transportait 68 000 tonnes de charbon, s’est échoué le 3 avril sur un banc de sable près de la grande barrière, 3 tonnes de fuel se sont échappées dans la mer. Heureusement, le cargo ne s’est pas cassé et a été remis à flot, tandis que les équipes australiennes continuent de pomper les 1 000 tonnes de fioul que contenait son réservoir. Les autorités australiennes sont furieuses, d’autant que le capitaine du navire, dont la compagnie a reconnu la trajectoire illégale, a déclaré que la pollution n’était "pas si grave". Résultat, non seulement Canberra poursuivra le navire voyou, mais elle entend bien faire payer les responsables à hauteur du risque encouru. L’amende pour circuler sans permis dans la zone corallienne peut aller jusqu’à 220 000$, et jusqu’à 10 millions de $ en cas de marée noire.

Les conséquences écologiques des exportations de minerai soulèvent de plus en plus de questions dans le pays. Déjà en mars, un cargo avait laissé échapper 20 tonnes de pétrole au large de Moreton Island. 30 conteneurs transportant plus d’une centaine de tonnes d’ammonium de nitrate sont aussi tombés à la mer et n’ont pas été retrouvés. Déjà, des voix réclament la présence de pilotes de la marine nationale à bord des navires de fret circulant dans toute la zone, et suggèrent de faire payer aux affréteurs la totalité du coût du nettoyage de la marée noire.

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