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Le libre-service automobile à la mode rochelaise
jeudi, 1er avril 2010 / Morgan Broudic /

Étudiant à Sciencescom Nantes. Stagiaire à la rédaction de terraeco.net.

Une voiture quand je veux, où je veux ? Beaucoup de villes y pensent aujourd’hui mais La Rochelle l’a fait dès 1999. Un système pratique et économique mais aux ambitions un peu restreintes.

En 1974, La Rochelle était la première ville de France à installer des pistes cyclables. 25 ans plus tard, en 1999, une autre innovation envahissait ses rues : les voitures Liselec. Liselec, késako ? Réponse : une armada de 50 Saxo et 106 propulsées à l’énergie électrique et réparties sur 7 bornes. « C’était une volonté du maire de l’époque (le radical de gauche Michel Crépeau, ndlr) qui souhaitait apporter un complément aux transports en communs », résume Elerig Escallot, responsable technique de Liselec. De fait, La Rochelle et sa superficie relativement réduite est un terrain d’expérimentation idéal pour ce type de projets. Racheté par la société Proxiway, filiale de Véolia en 2006, Liselec est aujourd’hui, avec Antibes et son Vulog, l’unique libre-service de voitures électriques sur le territoire français.

On a bien écrit « libre-service » et pas « auto-partage ». Quand le second implique une réservation préalable et un trajet en boucle, le premier peut se faire sur un coup de tête et dans le cas de La Rochelle fonctionne en « one-way », c’est-à-dire que vous pouvez emprunter votre voiture sur une borne A et la rendre à une borne B.

Un problème : le parc automobile lui même

Pour le consommateur, Liselec, c’est tous les avantages de la voiture sans ses inconvénients : le prix d’achat d’un véhicule individuel, le coût d’une place de parking - et avant, les difficultés pour en trouver une -, l’assurance… Nicolas utilise ce service depuis son arrivée à la Rochelle il y a onze ans : « Louer une place coûte en moyenne 150 euros par mois. Je dépense entre 80 et 100 euros par mois en tout pour ce service de voitures électriques. Tout compris, je dois économiser 2300 euros les bonnes années. » Pour ce citadin qui ne quitte que rarement la ville, le système est parfaitement adapté. « J’ai changé mon comportement et mes habitudes : je suis content de m’être débarrassé de ce besoin que nous avons des voitures. » Chaque mois, plus de 2000 déplacements sont effectués et 12000 km parcourus avec les voitures Liselec par environ 500 habitués.

Côté points faibles, le nombre réduit de stations en fait un service essentiellement réservé aux habitant du centre-ville. Mais le plus gros problème reste les voitures elles-mêmes : le parc automobile n’a en effet jamais été renouvelé depuis 1999. La ville y pense mais reste très dépendante de l’offre : « Le jour où les constructeurs lanceront une voiture électrique en série, nous lanceront une phase de test ! », assure Anne Michon, de la communauté d’agglomération rochelaise.

Mais ces réserves ne découragent pas d’autres villes françaises d’expérimenter le libre-service automobile électrique, et notamment Paris. Pour son projet d’Autolib’, la capitale recevra en juin les dossiers des quatre candidats encore en lice (Ada, Bolloré, le consortium regroupant Avis, RATP Développement, SNCF et Vinci Park et le groupement VTLIB de Veolia) pour remporter la délégation de service public.

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