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Londres : le clou du spectacle vert
dimanche, 28 mars 2010
/ Lucie Duban
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Le divertissement est bien une industrie, il suffit de regarder ses émissions de CO2. Le maire de Londres a décidé de verdir tous ses théâtres. Visite de l’un d’entre eux.
(A Londres)
A l’est de Londres, dans le quartier d’Hackney, se niche Arcola, le premier théâtre 100 % vert de la capitale. Son hall accueille les visiteurs dans une ambiance douce : la lumière est diffusée par des diodes fluorescentes et des objets de récupération meublent l’espace cosy réchauffé par du plancher. Dans ces beaux volumes qui abritent trois salles de représentation, il n’y a pas de néons ou de ventilation. A l’entrée du café-bar qui domine le hall, une enseigne clame : « La nourriture bio et le commerce équitable améliorent la qualité de vie de chacun. » Et tous les dimanches, les habitants du quartier peuvent suivre des ateliers sur le développement durable.
Créé en 2000, l’Arcola Theatre s’est tourné dès 2004 vers un mode de production culturelle durable. Aujourd’hui, trônent dans ses bureaux le titre de meilleur business vert de 2008 et le Globe de l’énergie du Royaume-Uni 2009. Ben Todd, son directeur exécutif, raconte qu’au début, « il n’y avait pas d’argent, seulement une vision ». Grâce à des subventions du quartier et de la ville, d’un petit prêt du Conseil des arts, l’équipe du théâtre se débrouille et récupère quelques matériaux, comme ces diodes qui ont permis une réduction de 60 % de sa consommation d’énergie. A l’étage du bâtiment, un laboratoire expérimente des installations qui témoignent de l’ingéniosité et de l’enthousiasme portant ce projet. Le credo de Ben Todd, spécialisé dans les énergies renouvelables, c’est d’initier une révolution des mentalités : « Quoi de mieux que l’art, comme mécanisme culturel, pour parvenir à ce changement ? » Plus original, l’Arcola Theatre ne communique que localement sur ses représentations, pour « éviter le déplacement de spectateurs depuis l’ouest de la capitale ».
Si la mairie de Londres s’inquiète autant des émissions de CO2 de ses théâtres, c’est qu’elles sont phénoménales : 50 000 tonnes par an, dont 35 000 dues au transport du public. Des chiffres à l’image du dynamisme de ce secteur qui, chaque année, attire 13,9 millions de visiteurs et injecte 2,6 millions d’euros dans le PIB du pays. Conscient de cet impact, le maire Boris Johnson a lancé, en 2008, le Green Theatre Plan, qui vise à réduire de 60 % les émissions de CO2 d’ici à 2025.
Photo : Arcola Theatre
Le programme détaillé « Green Theatre for London »
Le projet « Arcola Energy » qui verra le jour d’ici la fin de l’année