Dernière étape du bouclage. Les PDF se couchent sur les machines et se transforment en pages de journal. Le compte à rebours est déclenché : le magazine sera dans les kiosques dans 10 jours... Patience.

Lever 5h15. Dehors, la campagne chante. Je marche hagard vers ma voiture. Direction la zone industrielle des Touches à Laval 120 kilomètres plus loin où la couverture sera imprimée à 8h00. L’instant marque - logiquement - la fin du bouclage et le passage à une autre histoire.

Arrivée à Laval. Je croise un gens. Et deux feux rouge. J’entre dans la ZI. Sur le pupitre de la machine, la sortie Epson de notre cahier de couverture. Dernière relecture, cœur battant. (A Terra, en 125 bouclages nous n’avons encore jamais expérimenté la coquille gigantesque sur la couverture). Je croise les pieds et remets mes yeux dans le bon sens (bah oui j’ai pas pris mon café).

Pas de surprise, les lettres, les mots et les couleurs sont à leur place. Excellent travail du directeur artistique et de la rédactrice en chef. Je me dis, décidément, qu’on forme une chouette équipe et qu’on devrait faire des journaux ensemble. Ma réflexion ne fait pas rire l’opérateur sur la machine qui peste contre son prédécesseur et s’essuie la chaussure gauche sur ma chaussette (presque) blanche.

On se demande ensemble si le fait d’enlever la couleur noire de la couverture est réellement gênant. A voir le visage piteux et rouge du chef d’atelier, j’en conclue que l’expérience n’est pas satisfaisante. Premiers tours de machine : les feuilles s’additionnent à vitesse grand V. Moins de jaune, plus de rouge, voyons. Tiens, marrante cette pub avec le petit crocodile. "Ah vous, Terra eco, on vous reconnaît entre mille".

L’heure H arrive. Surtout, ne pas faire tomber le stylo dans le réservoir d’encre (végétale), ne pas montrer de stress, faire comme si on l’avait déjà fait 124 fois et signer fermement. Le bouclage se termine pour le cahier de couverture. La Une trône devant moi. Un festival de couleurs et l’espérance d’un beau résultat.

Les 80 pages des trois cahiers intérieurs sont encore nichées à Paris dans l’ordinateur de Karen, la rédactrice en chef. Les derniers ajustements et l’ultime vérification des titres se feront aujourd’hui, vendredi. Puis dimanche, dans la nuit, les rotatives chaufferont pour sortir les milliers d’exemplaires de Terra qui seront ensuite distribués aux quatre coins de France.

Comme à chaque fois, un petit pincement au cœur, une belle émotion s’empare de moi. Et pourquoi ne pas le dire, une réelle fierté. Je descends les trois marches de la halle géante en marchant avec mes pieds. Ici cohabitent les machines et les stocks de papier qui patientent. J’entends la couverture s’imprimer dans mon dos et songe à ces six années d’histoire de Terra eco. Près de 600 contributeurs pigistes, illustrateurs, photographes, journalistes côte à côte dans l’aventure. Une belle histoire de famille.

Laval city s’échappe maintenant des brumes. J’installe confortablement Norah Jones dans mes oreilles (non, ça ne fait pas mal), baisse une vitre pour me souvenir que je suis bien en vie et ferme les yeux une seconde (oui je sais à 90km/h, entre deux tracteurs et un rond point c’est risqué). Le Terra eco 125ème du nom et 13ème en kiosques est une histoire ancienne. Une bonne soixantaine de personnes ont participé à l’aventure.

Un sourire barre mon visage de gauche à droite. Je respire un coup. Salue d’un œil ce printemps qui me ravit et file tout droit. Déjà vers la prochaine aventure...

Baptiste... l’histoire de Terra

Brice, l’homme au palmier

Karine, l’alliée de 5 ans

Le Directeur artistique... absent

Dorothée, publicitééééééé

Pancho, tu trouves ça drôle ?

Julien, l’homme-téléphone

Julien, surfingman

Greg, l’homme libre

Karen, parfois elle respire

Lise, Sun do dia

Maïté... oui, on sait

Morgan, coucou on est ici !

Stéphane, free as a bird...

Walter quand il avait 11 ans. L’année dernière.

Ma pomme, en songeant à la Cordillère

Nota : Pour des raisons indépendantes de notre volonté, certaines photos ne sont pas parvenues jusqu’à la rédaction de Terra eco. Mille excuses à nos lecteurs qui, j’en suis certain, avaient très envie de mettre un visage sur tous ceux qui réalisent les petits gestes qui font que Terra existe.