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Une université américaine crée un cours pour Haïti
mardi, 16 mars 2010
/ Anne Sengès / Correspondante de « Terra eco » en Californie, Anne Sengès est l’auteur de « Eco-Tech : moteurs de la croissance verte en Californie et en France », paru en novembre 2009 aux éditions Autrement. |
Duke University, prestigieuse université américaine, dispense un cours destiné à encourager ses étudiants à prendre part à la reconstruction de l’île dévastée par le tremblement de terre de janvier dernier. Intitulé « Haitian creole for the Haitian Recovery », ce cours les prépare à mieux communiquer, en créole, avec les Haïtiens. Une vision pragmatique du développement durable.
« Lasante se pi gwo richès » : La santé est la plus grande des richesses. Tel est le genre d’expression qu’apprennent par cœur la trentaine d’étudiants de Duke Université - établissement de Caroline du nord, considéré comme l’une des meilleures universités du pays - qui fréquentent assidûment le cours de créole pour la reconstruction d’Haïti.
Ce cours a été élaboré en urgence par Deborah Jenson au lendemain du séisme. Férue de littérature haïtienne du 19e siècle, cette enseignante en a eu l’idée lors d’une réunion avec l’association des étudiants haïtiens de l’université au cours de laquelle ils ont débattu de la façon la plus intelligente d’aider l’île. « Nous avons conclu que nous pourrions encourager la participation de nos étudiants et de la communauté à la reconstruction d’Haïti en leur offrant une formation leur permettant de naviguer dans les méandres de la société haïtienne », explique Deborah Jenson. « Nous avons cependant adopté une approche pragmatique en choisissant d’enseigner aux étudiants des termes médicaux en créole tout en leur apprenant comment la société fonctionne », ajoute Deborah Jenson dont le dernier séjour en Haïti remonte à décembre 2009, un mois avant le tremblement de terre.
« Nous cherchons également à souligner l’importance du tissu économique local. Les gens ont du mal à comprendre que les Haïtiens qui vivent dans un état de pauvreté extrême ont également instauré un système d’économie parallèle qui leur permet de subsister. Ce qui peut paraître inefficace aux yeux d’étudiants américains, constitue un moteur essentiel de l’économie haïtienne », affirme-t-elle. Et Deborah Jenson de promettre que ce cours ne sera pas offert que le temps d’un semestre, la reconstruction d’Haïti devant prendre quelques années.
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Pour en savoir plus : Le blog des étudiants de Duke :
http://blogs-dev.oit.duke.edu/kreyol/
Photo : Winnie Romeril/American Red Cross