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JC Decaux m’a tuer (Mémoires d’un cycliste repenti) - Episode 3
mercredi, 24 mars 2010 / Edouard FLAM

Le vélo en libre-service est une brillante idée. Ce qu’en fait JC Decaux est une calamité. Témoignage, à charge, d’un pionnier désabusé.

Vous souriez ? Moi je ris jaune. Dans un moment d’égarement, j’ai calculé sur un coin de table le temps que m’a fait perdre le service Bicloo en un an : station indiquée sur le plan mais inexistante en réalité ; temps pour aller de chez moi à la station la plus proche le matin, et en revenir le soir ; stations très régulièrement saturées m’empêchant de déposer mon vélo (et m’obligeant à trouver une autre station, sans que celle-ci soit forcément indiquée) ; stations fermées sans avertissement et sans indication de stations alternatives ; stations vides au moment de retirer un vélo ; carte d’abonné régulièrement non reconnue ; dysfonctionnements informatiques des stations ; etc. Eh bien la note est tombée : grâce ou à cause de Bicloo, j’ai pris des saucées, accumulé les retards à mes rendez-vous, manqué plusieurs trains, perdu en un an pas loin de... 33 heures, et fait perdre en conséquence à mon employeur Terra eco l’équivalent de 900 euros. Tout ceci, après avoir souscrit un abonnement de 20 euros, pour une carte annuelle que j’ai d’ailleurs attendue pendant 3 semaines après ma souscription.

33 heures de retard cumulées

Mais ce n’est pas tout. Il y a tout d’abord cette anecdote, qui en dit long sur le fonctionnement des fameuses stations de JC Decaux. De retour de vacances dernièrement – quelques jours loin de Nantes et sans aucune utilisation de quelque système de location de vélos urbains que ce soit – je me suis présenté guilleret, carte d’abonné en main, à la station la plus proche de chez moi. J’ai brandi ladite carte. L’ai posée sur le lecteur de la station. L’écran de contrôle m’a alors retourné ce message : « Vous avez déjà un vélo en location. Veuillez contacter le service client ». Ca ne s’invente pas ! (au passage, aucune indication sur le numéro de téléphone du service client en question).

Il y a, ensuite, que je dois être assez maso. Après avoir longtemps hésité à lâcher définitivement le Bicloo pour m’acheter un vélo bien à moi, toujours là, ne me posant jamais de question idiote ni ne m’opposant que je ne peux l’utiliser au motif que j’en aime un autre, je me suis résolu à couper le Bicloo en deux : je m’achète un vélo et je conserve mon abonnement en complément. Sur un malentendu, ça servira peut-être.

Je ne me doutais pas que le service client de JC Decaux en déciderait autrement pour moi. 4 février 2010 aux alentours de 8 heures 45. Je pose ma carte sur le lecteur. L’écran m’avertit : votre abonnement s’interrompt dans 2 jours. Horreur ! Je n’ai pas encore acheté mon vélo perso. Si rien n’est fait, je vais régresser au statut d’utilisateur temporaire, me recogner les stations sans carte bancaire, sans plan du réseau, remarcher des heures en plein froid ou en plein cagnard pour trouver un malheureux vélo. Pitié, je n’ai pas mérité cela, moi qui ai déjà enduré l’âpreté du service. Que te faut-il de plus JC Decaux ? Je suis prêt à me prosterner devant le dieu du vélo, à apporter en offrande trois chambres à air vierges d’utilisation chaque semaine en psalmodiant le refrain de la sonnette de vélo !


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