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Je mets des ruches dans mon jardin
mardi, 6 avril 2010 / Morgan Broudic /

Étudiant à Sciencescom Nantes. Stagiaire à la rédaction de terraeco.net.

Ca fait 8 ans que ce maudit prunier n’a pas donné l’ombre d’un fruit. Mon collègue de boulot, qui a deux ruches, croule sous les kiwis, les poires et les scoubidou-bidou. Et il a du miel gratos toute l’année. Karine, ma pomme d’amour, que dirais tu d’adopter 40 000 abeilles ?

Comment faire ?

Pour les ruraux ou « rurbains » qui disposent d’un jardin, entretenir une ruche et ses petits pensionnaires, c’est l’assurance d’avoir de beaux arbres fruitiers dans son jardin, de belles azalées et de beaux bégonias. Et quelques pots de miel avant l’été... Il n’y a pas vraiment de prix fixe pour une ruche : comptez de 80 à 230 euros pour une ruche plus ou moins bien équipée. Dans les frais annexes, vous pouvez toujours acheter la tenue, le fumoir et louer une centrifugeuse pour faire la récolte par vous même.

Une ruche demande un minimum d’entretien, et il n’est pas toujours facile de trouver un essaim par ses propres moyens, quand il ne se fait pas piller par un autre ou quand il ne succombe pas à un hiver trop froid ou trop humide. Le plus aisé demeure l’achat d’une colonie avec sa reine. De nombreux sites vous guideront à l’aide de conseils avisés pour bien réussir votre essaimage.

Pas de jardin ? Professionnel ou particulier, vous avez la possibilité de parrainer une ruche et ses petits habitants, un étrange partenariat qui vous rapporte plusieurs pots de miel par an et vous offre la bonne conscience d’avoir contribué au repeuplement des abeilles. Rendez-vous sur les sites « Un toit pour les abeilles » et « La Banque du Miel » pour de plus amples renseignements. Par ailleurs, notez que les ruches installées en villes produisent 3 fois plus de miel que celles de la campagne, avec un résultat tout aussi savoureux.

Pour quel résultat ?

Les abeilles et autres insectes pollinisateurs représentent par leur action :
- la reproduction de plus de 80 % des espèces végétales
- la production de plus de trois quarts des cultures dans le monde
- la majorité des cultures fruitières, légumières, oléagineuses et protéagineuses, de fruits à coques, d’épices et de stimulants (café, cacao)
- 35 % de la production alimentaire mondiale en tonnage 

- 10 % du chiffre d’affaires de l’agriculture mondiale


- 153 milliards d’euros par an
- 20 000 personnes en France dans la filière apicole (miel et autres produits de la ruche), dont 2 000 apiculteurs professionnels
- 98 000 éleveurs amateurs en France. (source Un toit pour les abeilles )

Impact écologique

Une fameuse maxime que l’on attribue - apparemment à tort - à Albert Einstein subodore que si les abeilles venaient à disparaître, il resterait 4 ans d’existence à l’humanité. Une perspective qui a de quoi foutre le bourdon... Cette hécatombe a un nom : le Syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles. Il est très essentiellement le fait des insecticides, notamment le Gaucho et le Regent, officiellement interdits depuis 2004 mais encore utilisés par certains horticulteurs peu scrupuleux. En France, depuis 1995, près de 30% des colonies d’abeilles disparaissent chaque année. En 10 ans, 15 000 apiculteurs ont cessé leur activité. Enfin, dans certaines provinces de Chine désertées par les abeilles, des horticulteurs se sont mobilisés pour faire la pollinisation...à la main. Bon courage !

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Photos : Bookchen
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