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Riziculteurs sans frontières
jeudi, 9 septembre 2004
/ Alexandra CHAIGNON
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La région de Yélimané est l’une des plus pauvres du Mali. La province de Haï Duong est l’une des plus fertiles du Vietnam. Toutes deux coopérent désormais pour développer la riziculture malienne. Un échange de savoir-faire orchestré par une commune de banlieue parisienne.
C’est un petit grain de riz qui se balade du Vietnam à la région de Yélimané au Mali, en passant par la commune française de Montreuil (Seine-Saint-Denis). L’idée : favoriser le développement de la riziculture malienne grâce au savoir-faire vietnamien. Cette initiative de coopération "sud-sud" peut sembler saugrenue. Elle est pourtant en passe de se concrétiser. Initié en 2000 par la ville de Montreuil, le Projet d’appui au développement de la région de Yélimané (Pady) devrait en effet voir le jour en janvier 2005.
A l’origine de ce programme, un constat dressé à la campagne. Le cercle de Yélimané, région enclavée où vivent près de 140000 personnes, est l’une des régions les plus pauvres du Mali. Les pluies y sont irrégulières et insuffisantes. Les sols trop pauvres. Conséquence, une productivité agricole trop faible, à laquelle s’ajoutent des maladies phytosanitaires. Les paysans n’ont guère le choix : l’exode rural est intense. Aussi curieux que cela puisse paraître, la ville de Montreuil a une conscience aiguë de cette réalité : la majeure partie de ses résidents maliens, comme partout en France, est en effet originaire de cette région. D’ailleurs, dans le cadre du jumelage avec le cercle de Yélimané, la commune de Seine-Saint-Denis soutient régulièrement, depuis 1985, des programmes de développement locaux pour améliorer les conditions de vie des habitants.
Enfin, il ne s’agit pas de plaquer sèchement une bonne idée, mais d’associer étroitement les populations locales au projet, de façon à favoriser leur insertion. La coopération agricole sud-sud ne constitue en effet qu’un volet du projet Pady. Et 10,7 millions d’euros seront consacrés sur quatre ans, au financement et au développement de micro-projets émanant d’organisations paysannes du cercle de Yélimané. "Nous voulons recréer un environnement socio-économique favorable à la population, ceci afin d’enrayer l’exode rural", explique Nathalie Berthelier, du service international de Montreuil.
Exploitation maraîchère dans le cercle de Yelimané (Mali). Crédit : G. Delbos. JPEG - 73.2 ko 300 x 192 pixels |
Puits à Tambacara (Mali). Crédit : G. Delbos. JPEG - 57.3 ko 185 x 300 pixels |