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L’écologie à la conquête du pouvoir
dimanche, 28 février 2010
/ Simon Barthélémy
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Ils ne jurent plus que par le vert. A droite comme à gauche, les politiques se battent pour incarner la nouvelle voie de l’écologie. Mais le vert a-t-il besoin de prendre parti ?
En pleine campagne pour les régionales, et avant la présidentielle de 2012, vous n’y couperez pas : dans le champ politique, l’écologie pousse comme du chiendent. Ses avatars : « écosocialisme » chez Olivier Besancenot, décroissance, « écologie populaire » à l’UMP... Avec ce slogan, le parti de Nicolas Sarkozy tente de faire composter son ticket vert acquis au Grenelle et contrer le succès d’Europe Ecologie. Notre premier palmarès des régions montre que les socialistes savent aussi y faire dans les collectivités qu’ils gèrent, souvent avec les Verts d’ailleurs. C’est a priori une bonne nouvelle pour la planète : après le « ni droite ni gauche », l’écologie est partout et a, en quelque sorte, déjà pris le pouvoir. Mais elle risque aussi de n’être nulle part, alerte Pascal Husting, de Greenpeace : « L’émergence des sujets environnementaux dans les partis peut donner l’impression aux gens que ces problèmes sont pris en compte et réglés, alors que c’est le contraire qui est plutôt vrai. »
De plus, la confusion entre écologie politique et environnement est récurrente. Aujourd’hui, tout le monde veut des tramways et du bio. Pour les uns, la « croissance verte » est même le seul chemin pertinent pour sauver notre système. « Sans projet de société et répartition des richesses, on va dans le mur », rétorquent d’autres qui évoquent l’originalité de l’écologie politique, surgie du terreau des utopies communautaires, en réaction à la société de consommation et au « productivisme », de gauche comme de droite. Désireux de faire des écolos les pivots de toute coalition, Europe Ecologie revendique cette originalité. Mais la (photo)synthèse entre écologie, social et économie sera aussi délicate dans ses rangs qu’au Parti socialiste. « Personne n’a encore réussi cette alchimie qui doit être l’alternative », reconnaît Laurence Rossignol, chargée de l’environnement au PS. Les optimistes diront que c’est juste une question de génération.
Illustration en une : Colcanopa
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