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Ma semaine sans voiture et sans Total - 1er jour
lundi, 22 février 2010 / David Solon /

Président de l’association des Amis de Terra eco Ancien directeur de la rédaction de Terra eco

Il y a la queue à la pompe ! Avec la grève de Total, les files d’attente s’allongent dans les stations service. C’est donc décidé : je vais me passer de ma voiture cette semaine. Je vais tout lâcher. Enfin essayer. Première étape aujourd’hui : la prise de conscience.

Direction la périphérie nantaise. Bienvenue à la Chapelle Basse-Mer, un charmant village accroché en bord de Loire, à 22,5 kilomètres de l’hyper centre de Nantes en Loire-Atlantique. C’est ici que j’habite avec ma petite famille. (oui, nous avons l’électricité et l’eau courante, merci). Et c’est d’ici que chaque jour je grimpe dans ma Clio - gris bleue - pour me rendre au siège de Terra eco situé au cœur de Nantes. Normal me direz-vous, on ne peut pas faire que du télétravail, il faut bien montrer sa trogne de temps en temps. En l’occurrence, je la montre - ma trogne - 5 fois par semaine, 300 jours par an depuis 5 ans.

Comme je l’ai déjà raconté - mais c’était dans une autre histoire, danoise je crois - travailler à Terra eco enseigne les subtilités du système D. Ce n’est donc pas la grève de notre pétrolier national qui va m’empêcher de gagner le siège climatisé - venez nous voir, nous vous expliquerons quelle technique de climatisation nous utilisons - de Terra eco. Je vais donc dès cette semaine prendre tout le monde à revers, slalomer entre les embouteillages des stations service et me convertir à un autre mode de transport. C’est promis juré.

1,9 tonne de CO2 à l’année

Quatre options s’offrent à moi : 1, la voiture. 2, le train. 3, le car et 4 le covoiturage. J’écarte le vélo car 22,5 km aller puis retour ne me sera possible qu’après absorption de produits disons motivants. Je pourrais bien demander au pilote du petit hélico d’épandage qui survole les cultures maraîchères autour de chez moi, mais je crains que ma demande ne le froisse.

Donc prenons une calculette. Enfin celle qui reste, à Terra les commerciaux les cachent sous leur oreiller. Merci Baptiste. Je monte tous les jours à bord de ma Clio que j’ai nettoyée la semaine dernière (mais ça n’entre pas dans le calcul, me glisse la responsable RSE de l’entreprise en me chipant la clé de contact de mon véhicule pour se rendre à la Poste). Je cumule un minimum de 55 kilomètres par jour, 5 jours sur 7, 300 jours par an environ. Mais ça je l’ai déjà dit dans le premier paragraphe. Bilan des courses : je crache dans l’atmosphère environ 1,9 tonne de CO2 à l’année rien que sur ce trajet domicile/bureau. Et j’ai calculé, que je passe à la pompe environ 1,5 fois par mois : un budget approximatif mensuel de 75 euros.

Gloups. J’entends déjà les "affligeant pour un journaliste qui travaille dans un média dédié au développement durable", ou bien "donneur de leçons, rabat-joie, et lamentable dans les faits". J’assume. Pas le choix. J’esquisse tout de même un "oui, d’accord, mais je fais aussi le taxi de Terra régulièrement". Peine perdue, il n’y a pas une âme pour prendre ma défense. Il faut donc changer, et pas seulement de voiture. Car non, si c’est votre question, les salaires à Terra ne m’ont pas encore permis d’acquérir une Toyota Prius.

Promis donc, dès demain, je reviens ici même avec ma première alternative : le train. Enfin : la voiture, puis le train, puis le tramway, puis ma paire de jambes. Pas gagné je vous le concède. Mais on ne fait pas un métier facile, non plus. N’est-ce pas ?

A demain donc...

(Crédit photo : non, ce n’est pas la photo de ma voiture.)