Sous les ailes de son avion défilent des paysages ressemblant aux zones commerciales d’Amérique du Nord, aux îles du Pacifique, aux cultures de fleurs des Pays-Bas ou aux propriétés fermières d’Afrique du Sud. Pourtant, Jérémie Lenoir ne vole qu’en France. Et même au-dessus d’un tout petit bout de France : 15 000 km2 dans la vallée de la Loire, entre Angers, Tours et Poitiers. Pas besoin d’aller très loin pour contempler l’empreinte de l’homme sur le paysage. « J’avais envie de proposer un point de vue aérien inhabituel. Sans ciel, sans ligne d’horizon, uniquement centré sur la géométrie des formes. Pour montrer que l’impact des activités humaines est beau et terrible à la fois », raconte le jeune plasticien. Il ne peut s’empêcher de faire remarquer que le terme «  Plan d’occupation des sols » a laissé place aujourd’hui au concept d’« aménagement du territoire ». Il débarque sur un créneau de la photographie aérienne trusté en France par des hommes comme Yann Arthus-Bertrand et Philip Plisson. « Ma démarche est artistique. Elle n’est pas militante, même si certains y verront un message écologiste, précise-t-il. Cela ne me dérange pas que chacun ait sa lecture des images. Cela veut dire qu’elles seront scrutées, détaillées. Ce ne seront pas des images juste à consommer. » —

Photos : www.jeremielenoir.com

 Le site sur l’ouvrage « Territoires occupés » de Jérémie Lenoir