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Le riz s’offre un bol d’air en Afrique
dimanche, 28 février 2010 / Karen Bastien

Dans les dix ans à venir, la première céréale mondiale risque de déménager pour s’offrir de la place et une agriculture plus durable.

Vous pouvez jeter vos bouquins de géographie. Notamment le chapitre sur les céréales. La première d’entre elles, le riz, va connaître de tels bouleversements dans les dix ans à venir que toutes les cartes seront périmées. Le riz est une sorte d’agent double du changement climatique. Il en subit les conséquences car l’un de ses péchés mignons est de pousser les pieds dans l’eau, ressource qu’il faudra utiliser au compte-gouttes à l’avenir. Mais le riz est aussi l’un des accélérateurs de la mutation climatique. En effet, la céréale a été identifiée comme la 2e source mondiale de méthane, puissant gaz à effet de serre.

Le défi actuel des scientifiques, c’est de maintenir la productivité actuelle, tout en améliorant l’empreinte écologique de la plante. « Un vrai casse-tête, confirme Alain Ghesquière, de l’Institut de recherche pour le développement. Car nous devons faire face à une population mondiale grandissante, des terres agricoles grignotées par l’érosion et l’urbanisation galopante. » Les chercheurs tournent donc leur regard vers l’Afrique, « futur grenier à riz du monde », prédit le spécialiste français du riz. Dans les labos, le génome du riz – connu à 100 % – est donc scruté afin de développer des espèces adaptées à ces nouvelles conditions. Celles-ci n’auront certainement pas besoin de baigner dans 15 à 30 cm d’eau, juste un sol humide. Au final, ce sera moins de fermentation et donc moins d’émissions de méthane. —

- Le site de l’Institut de recherche pour le développement