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Le Japon joue gros en soutenant sa pêche coûte que coûte
lundi, 22 février 2010
/ Hélène Duvigneau
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Qu’il s’agisse des baleines ou du thon rouge, le Japon de veut rien lâcher et retient même dans ses filets les militants écologistes de Greenpeace ou Sea Sheperd que les autorités veulent poursuivre en justice.
Ça chauffe pour le Japon. Après les déboires de ses baleiniers empêchés de pêcher dans l’Antarctique, Tokyo continue de camper sur ses positions. Sa pêche, réalisée à des fins scientifiques, est complètement légale en vertu des règlements internationaux, a t-on entendu ce week-end. Question de culture, de politique, de fierté nationale, ou tout simplement de gros sous, le ministre des Affaires étrangères a fait clairement savoir que son pays ne se soumettrait pas à l’injonction de Canberra. Vendredi, le 1er ministre australien Kevin Rudd avait lâché une bombe diplomatique en déclarant que si Tokyo ne prenait pas de mesures anti-pêche d’ici la réouverture de la chasse en novembre, son pays intenterait une action en justice. Les moyens diplomatiques étant épuisés, la Commission baleinière internationale, en principe gardienne de l’interdiction de chasser le mammifère à des fins commerciales, étant divisée entre pro et anti-chasse, restait donc l’option de la Cour de justice de La Haye ou du Tribunal international du droit de la mer de Hambourg.
A l’opposé de cet activisme musclé, qualifié par ses détracteurs "d’éco-terrorisme", il y a Greenpeace, dont Paul Watson a d’ailleurs été un membre actif avant de s’en séparer. Le procès de deux militants japonais de l’ONG internationale a commencé cette semaine. Ils risquent 10 ans de prison pour avoir volé en avril 2008 une boîte contenant 23,5 kg de chair de baleine, (2 000 €) pour démonter un trafic illégal. Manque de chance, l’enquête pour trafic est abandonnée, tandis que les accusations portées à l’encontre des militants demeure. Tokyo s’est fait rappeler à l’ordre par la Commission des droits de l’homme de l’ONU pour avoir gardé les militants en prison pendant 23 jours et les avoir interrogés sans la présence de leur avocat. Mais les deux militants de Greenpeace ne sont pas tirés d’affaire pour autant.
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L’IFAW, International Fund for animal Welfare
La Commission baleinière internationale
Sea Shepherd
Greenpeace.org
Le New York Times