https://www.terraeco.net/spip.php?article8646
|
L’expertise du GIEC dans "l’ère du soupçon"
vendredi, 19 février 2010
/ Hélène Duvigneau
|
Créé en 1988, le GIEC fait autorité pour synthétiser les travaux publiés en laboratoire sur le changement climatique. Mais depuis que l’urgence climatique est au cœur des débats, les méthodes - et parfois même les résultats du Giec - sont remis en cause. Petite chronologie.
Rappel :
Le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (Giec) a publié son dernier rapport en 2007. C’est sur la base de ses conclusions que les chefs d’États se sont engagés à limiter le réchauffement climatique à +2°C à l’issue du sommet de Copenhague.
2013 : prochain rapport
Le prochain rapport du GIEC portera sur le rôle des nuages dans le changement climatique, l’élévation du niveau des mers et les phénomènes extrêmes. Pour éviter un nouveau "Climategate", ses membres réfléchissent à une révision des textes par une personnalité extérieure, et à une formation supplémentaire pour les auteurs [1].
10 février 2010 : appel à auteurs
Malgré la tourmente, le GIEC lance un appel à auteurs pour la rédaction de son prochain rapport.
20 novembre 2009 : 1ère réponse du CRU
Le CRU reconnaît l’authenticité des mails et montre que rien ne permet de conclure à une conspiration pour masquer l’absence de réchauffement.
2007, un 4ème rapport et quelques fautes
Ce rapport est un appel à l’action : il conclut que les années 2010 à 2020 seront cruciales pour agir contre le réchauffement. Il fait aussi l’objet de polémiques, sans que ces dernières ne remettent en cause les résumés techniques.
On y trouve par exemple l’idée que 55% du territoire des Pays-Bas se trouverait sous le niveau de la mer. Le même rapport est critiqué pour avoir prévu que les glaciers de l’Himalaya auraient fondu "d’ici 2035, voire avant". Le GIEC a admis cette fois une « erreur regrettable ». Cette date a en fait été inspirée d’un rapport 2005 de WWF, qui citait un article du New Scientist. Le chiffre exact ne serait pas 2035 mais 2350, comme l’indique un rapport du glaciologue russe Vladimir Kotlyakov paru en 1996. Soit plus de 3 siècles d’erreurs...
2005 : démission retentissante
Le météorologue américain Christopher Landsea met en cause la neutralité du travail scientifique du GIEC et démissionne. Il estime que les données ne sont pas assez fiables pour conclure à une relation entre la fréquence des cyclones extrêmes et le réchauffement climatique.
1995, 2ème rapport
Le 2ème rapport fait état d’un « faisceau d’éléments suggérant qu’il y a une influence perceptible de l’homme sur le climat global », et fournit les bases de négociation du Protocole de Kyoto (1997).
1990, le 1er rapport sonne l’alarme
Ce 1er rapport confirme les informations scientifiques sur la réalité d’un changement climatique. Suite à sa publication, l’ONU établit une Convention cadre sur les changements climatiques (CCNUCC), qui reconnaît la responsabilité de l’homme sur l’évolution du climat et vise à stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
A lire aussi sur terraeco.net :
"Les attaques des climato-sceptiques contre le Giec sont organisées"
Glaciers de l’Himalaya : pourquoi les experts se sont plantés ?
Les climato-sceptiques aux vestiaires !
Le site de l’IPCC ou GIEC
L’interview de Phil Jones sur la BBC
Le blog de Roger Pielke Jr
Le site RealClimate
L’article de Laurent Pellegrin sur Rue 89
Le blog de Sylvestre Huet sur Libération, Sciences²
Photo : destempsanciens