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Badinter et l’écologie anti-féministe
jeudi, 11 février 2010 / Julien Vinzent /

Journaliste, collaborateur régulier pour Terra eco.

Pour la sortie de son livre "Le conflit. La mère et la fille", Elisabeth Badinter fait la tournée des médias. La philosophe s’élève notamment contre "l’injonction implicite, qui serait faite aux mères depuis le début de la crise, de rentrer à la maison, de renoncer à travailler, d’allaiter leurs enfants, de leur préparer des brocolis bio plutôt que de leur servir des petits pots tout préparés, et de revenir aux couches lavables, de préférence aux couches jetables (non biodégradables certes, mais dont l’invention, selon Badinter, marqua un progrès décisif de l’émancipation féminine)", résume Arrêt sur images.

"On a parfaitement le droit d’opposer l’écologie au féminisme, les droits des femmes à ceux de la nature, et de fouiller, entre les deux, des oppositions ou des contradictions", s’empresse d’ajouter Daniel Schneidermann. Le hic, c’est que sa place de deuxième actionnaire et présidente du conseil de surveillance de l’empire Publicis fondé par son père "n’est jamais rappelée par les intervieweurs fascinés".

Sans ôter toute crédibilité à sa pensée, cela explique peut-être pourquoi elle ne dit mot sur "la violence de l’injonction publicitaire faite aux femmes" : "crème-toi matin et soir, épile-toi pour ressembler aux actrices porno, sois aussi mince que les squelettes que tu vois défiler dans les pages mode, et consomme, consomme, consomme, achète, fais chauffer le chéquier, pour être enfin parfaitement, totalement libérée", raille Arrêt sur images.