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Marvel et Super-Cash
jeudi, 29 juillet 2004
/ Edouard FLAM
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Toujours en mission, jamais regardant sur les heures sup’, prêt à mettre sa vie en jeu, Spider-man (actuellement sur les toiles) est l’employé modèle. Lui et ses collègues enrichissent leur patron, la société Marvel. Qui a un petit penchant pour l’oisiveté.
Livreur de pizza le midi, étudiant l’après-midi, et justicier masqué la nuit. Les 35 heures, il ne connaît pas. Peter Parker, alias Spider-man, est l’employé rêvé pour sa maison d’édition américaine Marvel. La suite de ses aventures a déjà rapporté plus de 416 millions de dollars au box office mondial en trois semaines. Un chiffre supérieur au succès enregistré par le premier opus Spider-man, sur la même période. "Nous avons des employés parfaits : ils ne se plaignent pas, ne tombent jamais malades, ne prennent jamais leur retraite. D’ailleurs ils ne meurent jamais !", se réjouit Allen Lipson, directeur général de Marvel. Pourtant, il n’y a pas si longtemps, les superpouvoirs de Spider-man et des 4700 autres héros de Marvel n’avaient rien pu faire contre un ennemi qui les dépassait en taille et en puissance : l’économie de marché.
Retour en arrière en 1996. A 56 ans, plombée par une dette colossale et confrontée à la désaffection du grand public pour ses BD, Marvel se déclare en faillite. "La société consacrait beaucoup d’argent à l’acquisition d’entreprises telles que Panini, spécialiste des cartes à collectionner. A l’époque, Il n’y avait aucun film réalisé autour de nos personnages. A peine quelques shows télévisés", raconte Allen Lipson. Pour sortir du marasme, la société fusionne avec le fabricant de jouets Toy Biz. Mais en réalité c’est un peu par hasard qu’elle réalise détenir des super-pouvoirs, à la manière de ses héros de bande dessinée.
La recette ? La société fait tout le contraire de ses super-héros en ne prenant aucun risque. "Ce sont les studios qui les prennent, en dépensant d’importantes sommes de publicité et de marketing pour faire connaître nos personnages", s’amuse le directeur général, avocat de formation. En cherchant un peu, on trouve bien quelques bosseurs, notamment une armée d’avocats chargée d’assurer le rendement des précieux héros, en protégeant leur image. Pas question de leur ajouter de nouveaux pouvoirs. Impossible pour Spider-man de tuer un être humain. Et gare à ceux qui ne traitent ces stars avec les égards dus à leur rang. Marvel n’hésite pas à attaquer en justice ses partenaires d’affaires tels que Sony ou encore Disney.
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