L’adage dit qu’on juge de la qualité d’un resto à la propreté des toilettes. Peut-être juge-t-on l’état de droit d’un pays à la manière dont il traite ses détenus. Parmi les mille scandales qui ont cours derrière les verrous, cette belle enquête se penche sur le travail carcéral. Une zone grise dont les entreprises ne se vantent guère : ni contrat, ni salaire minimum, ni inspecteurs, ni syndicats… Pire : à la sortie, le travail est quasi inutile sur un CV. Pourrait-on en faire un outil de réinsertion ? Oui, mais ce serait oublier que, comme l’analyse Robert Badinter, « le corps social ne supporte pas que les détenus vivent mieux que la catégorie sociale la plus défavorisée de la société ». —

Gonzague Rambaud et Nathalie Rohmer, Autrement, 192 p., 19 euros