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L’orange, un zeste trop voyageuse
dimanche, 31 janvier 2010 / Miss Bouffe

Les quinquagénaires se souviennent d’elle comme d’une denrée luxueuse, offerte à Noël. Les plus jeunes la prennent pour un fruit banal ! Si l’orange est devenue un fruit bon marché (1,50 euro le kilo en moyenne), elle débarque pourtant toujours de contrées lointaines. La quasi-totalité des 426 000 tonnes consommées en France en 2008 a mûri en dehors de nos frontières : aux trois quarts importées d’Espagne. Ses quartiers juteux riches en vitamine C aideront à passer l’hiver. Mais l’été, le voyage s’allonge et le bilan carbone s’alourdit. Car l’orange vient alors d’Afrique du Sud (7 % des importations annuelles).

Selon la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), la consommation d’oranges fraîches a doublé dans les pays développés entre les années 1960 et le début du XXIe siècle, mais diminue aujourd’hui au profit… du jus d’orange. Dommage pour l’environnement car il faut 50 litres d’eau pour produire une orange, mais 170 litres pour un verre de jus : d’abord pressé puis congelé, il est ensuite réhydraté. Ces oranges-là sont pour la plupart brésiliennes. Pour réconcilier vitamine C et planète, une solution : presser soi-même ! En bio, c’est encore mieux. Pro Natura, l’un des plus gros distributeurs français, a vendu, en 2008, quelque 4 000 tonnes d’oranges bio venues d’Espagne, d’Italie et du Maroc. —

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