![]() |
https://www.terraeco.net/J-ai-teste-le-compostage-en-ville,8424.html
|
![]() |
J’ai testé : le compostage en ville
dimanche, 31 janvier 2010
/ Cécile Cazenave
|
Message au citadin en manque d’odeur d’humus : l’heure du compostage est enfin arrivée ! En bas de l’immeuble, c’est la fête des déchets alimentaires. Règles de bon voisinage bienvenues.
« Réduisons nos déchets », me tanne le gouvernement à la télévision, à la radio et dans les pages des magazines. Comme il est hors de question de voir un robot en boîtes de conserves me pister dès que je fais mes courses, je plonge la tête dans ma poubelle. Un tiers de son contenu est fermentescible, soit 120 kg par an. Et c’est les mains pleines de coquilles d’œufs que je m’inscris au cours de « Je composte en ville ». Eh oui, la décomposition au fond du jardin, ce n’est pas uniquement pour ceux qui ont des hectares de terrain.
Maître de séance, Jean-Jacques Fasquel met les points sur les « i » dès le début : « Un compost n’est pas une poubelle de jardin ! » L’art de la fermentation accélérée, ce spécialiste l’a expérimenté dans le jardin de son immeuble, en plein cœur du XIIe arrondissement de Paris. Et pas tout seul dans son coin, puisque 50 familles – 150 personnes – participent désormais à cette œuvre collective. Convaincre ses voisins n’a pas été si difficile. « Apporter son “ bio-seau ” une fois par semaine au composteur, c’est quand même plus marrant que descendre sa poubelle au deuxième sous-sol », glisse-t-il. Après un an d’utilisation, le bac à compost a donné naissance à plusieurs dizaines de litres d’amendement, un humus très fertilisant.
Car composter, c’est aimer tout un tas de bestioles qui vont mâcher le boulot. Les bactéries qui dégradent l’amidon, les champignons qui grignotent la cellulose, les cloportes et les vers eisenia foetida, les rois du compost… Puis d’autres amis pour donner l’alerte. Des moucherons ? J’ai sans doute laissé traîner une peau de banane. Des fourmis ? Damned ! Le compost est trop sec. Une souris ? Il est mal mélangé et des tas de paille se sont formés. L’arme absolue du maître composteur, c’est la « baguette-aérateur ». Bon, OK, un manche à balai fera l’affaire. Remuer le bac, c’est aussi 45 mn d’exercice hedomadaire, que je ne passerai plus à soulever des haltères à la salle de gym en écoutant Britney Spears. —
Illustration : Adrien Albert