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La clé du succès : des milliards et de l’énergie
jeudi, 29 juillet 2004
/ Cécile MAHE
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/ Tuplu (illustration)
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Aujourd’hui, 5 milliards de dollars sont disponibles pour combattre le sida dans le monde. Selon les estimations de l’Onusida, cette somme passera à 12 milliards d’ici à 2005 et 20 milliards d’ici à 2007. L’argent doit permettre l’accès aux médicaments à 6 millions de personnes.
Un chiffre illustre parfaitement l’enjeu : si rien n’est fait, 60% des Africains de 15 ans n’atteindront pas l’âge de 60 ans. Face à l’urgence, il faut un engagement collectif : bailleurs de fonds internationaux, gouvernements, fondations et entreprises. Parmi les premiers, le Fonds mondial contre le sida, le paludisme et la malaria, créé en 2002, a déjà approuvé des versements pour un total de 2,1 milliards d’euros dans 124 pays en 2003. 60% de la somme est consacrée à la lutte contre le sida. Fin juin, près de 3 milliards de dollars supplémetaires ont été débloqués. De quoi offrir un traitement à 932000 personnes.
Sur fond de bras de fer avec les laboratoires pharmaceutiques sur la question des prix, tous les acteurs s’accordent à dire qu’il faut favoriser l’essor des génériques. Mais aujourd’hui seuls quelques pays (Brésil, Inde), produisent leurs propres molécules. Dans certains pays d’Afrique, seuls 3% des séropositifs suivent une trithérapie. L’obstacle principal reste le coût du traitement. "En 2000, rappelle-t-on chez Médecins sans frontières, une trithérapie "de marque" coûtait au bas mot 10400 dollars par patient et par an".
Dans les prochaines années, de nouveaux génériqueurs devraient voir le jour en Afrique tandis que l’entrée de l’Inde et de la Chine dans l’OMC impliquera dès 2005 l’interdiction de copier les médicaments nouveaux, prescrits en deuxième ou troisième instance, c’est à dire lorsque les trithérapies classiques ne fonctionnent pas ou sont mal tolérées.
Enfin, la situation critique des pays du Sud ne doit pas laisser penser que seuls les continents les plus éloignés sont concernés par la pandémie. D’après le dernier rapport du Pnud (Programme des Nations unies pour le développement), le phénomène atteint des proportions inquiétantes en Europe de l’Est, dans des pays désormais membres de l’Union européenne. Dans ces pays, la population la plus touchée par l’épidémie est celle des toxicomanes. Et les systèmes de santé publique ont pour certains d’entre eux besoin de soutien pour combler leurs lacunes.
Le site du Fonds mondial contre le sida, la malaria et la tuberculose
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