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L’insertion par l’électronique
jeudi, 15 juillet 2004 / David Solon /

Président de l’association des Amis de Terra eco Ancien directeur de la rédaction de Terra eco

En Seine Saint-Denis, une trentaine de petites structures économiques se sont regroupées sous le même portail Internet. L’objectif est de tendre entre elles de nouvelles passerelles.

C’est une belle histoire. Celle de petites structures, associations, micro-entreprises ou autres, ayant placé la dimension humaine au cœur de leur activité. Aide à domicile, petits travaux... un point commun : la proximité. "Toutes ces structures avaient à la base deux points commun. D’abord, nous utilisions les services de l’Etat, via des aides ou des dispositifs de création d’emploi, et puis nous visions toutes des publics en phase d’insertion", explique Céline Fiorina, l’une des clefs de voûte de l’édifice.

Une seule bannière

Réunies de temps en temps à l’instigation des collectivités, ces micro-acteurs économiques isolés poussaient tous dans le même sens. "En fait nous réclamions des outils et des espaces de communication", explique Céline Fiorina qui dirige la structure Coups de Main, implantée à Saint-Denis. Résultat, un projet de création de site Internet commun à toutes ces structures est échafaudé. "Il s’agissait de tous nous regrouper sous la même bannière."
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Crédit : Massimiliano Marraffa

Le site - Inser’eco 93 - voit le jour fin 2003 après deux années de gestation. Mis au point par L’Ami, une entreprise dédiée aux techniques multimédia et implantée à Pantin, c’est un vrai portail d’entreprises et de services qui s’adresse autant aux particuliers qu’aux professionnels. On peut trouver adresses et conseils pour des travaux chez soi, du repassage, du jardinage, de l’informatique, de la restauration. Le fil conducteur de toute l’histoire ? L’insertion sociale par l’économique.

Des allures d’auberge espagnole

Avantage du site, qui n’est pas seulement un annuaire, ni une vitrine : il y a de la vie au quotidien. On y découvre des offres d’emploi, des brèves ainsi qu’un agenda plutôt bien sentis... "Chaque responsable de structure peut aussi revêtir l’habit de webmaster et modifier de son chef le contenu de sa propre page." Une façon de devenir acteur de son propre développement. "On interagit sur ce portail et au final, on fabrique soi-même l’image que l’on veut donner", résume Céline Fiorina.
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Crédit : Massimiliano Marraffa

Dans le détail, cette offre de services s’apparente un peu à une auberge espagnole. A Montreuil par exemple, Neptune - dans la mouvance d’Emmaüs - fournit un travail rémunéré "à des personnes en situation de très grande difficulté". Saddaka (en français, faire un don), basée à Aulnay est quant à elle née autour d’un projet associatif pour se transformer ensuite en entreprise de blanchisserie. Halage, ancrée du côté de l’Ile-Saint-Denis, travaille à la réhabilitation environnementale de ce petit territoire, sinistré depuis le milieu des années 1960.

L’estime de soi

Bref, tout un ensemble de prestations souvent mis en musique par les citoyens eux-mêmes. A l’image de Femmes Actives, une coopérative gérée par des femmes dans le secteur de la restauration. Dans sa présentation, la Scop insiste sur "la valorisation mutuelle et l’émulation collective". L’une des responsables confie même qu’elle a vu plusieurs fois "entrer dans la cuisine des femmes en pleurant pour un problème ou un autre. Elles sont ressorties avec un sourire jusque là !" "On n’est pas dans un contexte où chacun vient faire ses heures dans son coin", explique la dirigeante. L’insertion par l’économique commence sans doute par l’estime de soi.

AUTRES IMAGES

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