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Copenhague victime d’un canular
lundi, 14 décembre 2009
/ Karen Bastien
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Alors que les négociations patinent et se durcissent avec le retrait temporaire des représentants africains des principaux débats, les Yes Men ont fait exploser une bombe diplomatique, lundi, à Copenhague.
Coup de feu dans l’ambiance blizzard de Copenhague, lundi. Le Canada annonçait son nouvel agenda pour le climat et le développement mondial, intitulé "agenda 2020". "Un programme ambitieux qui doit répondre aux attentes des pays du G77", déclarait le responsable canadien pour l’Environnement.
Au menu : une réduction de ses émissions de gaz à effet de serre de 40% d’ici à 2020 sous le niveau de 1990 portée à 80% d’ici à 2050. Mais aussi la création d’un nouveau mécanisme de financement – appelé Mécanisme de la dette climatique – destiné à aider les pays en développement à faire face aux conséquences du changement climatique. Ce fonds serait abondé à hauteur de 1% du PIB canadien puis atteindrait 5% du PIB en 2030. Soit 13 milliards de dollars d’aide dès aujourd’hui et jusqu’à 65 milliards en 2030.
Cette annonce a sonné comme une révolution de la part d’un pays qui a maintenait jusqu’alors un objectif de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre de 3% sous les niveaux de 1990… Et qui s’est vu remettre, le premier jour des négociations de Copenhague le prix du "Fossile du jour”. Remis chaque jour par une coalition de plus de 400 organisations non gouvernementales, ce prix "récompense" les pays qui bloquent ou nuisent à l’avancée des pourparlers des Nations unies sur le climat.
La boucle du canular est bouclée. Et elle a bien fonctionné. L’information a circulé avant d’être démentie officiellement et avec force par le ministère canadien de l’Environnement : "Cette annonce est fausse, et pire, elle risque de porter gravement atteinte au processus de négociation." Des ONG canadiennes se sont également fait avoir. "Nous nous sommes laissés prendre à espérer quelques instants, car ces annonces représentent ce pour quoi nous nous battons depuis des années, confirme Sidney Ribaux, coordonnateur général d’Equiterre, association écologiste canadienne. Mais cela ne nous étonne pas que le Canada soit la cible d’un tel « faux » car c’est le pire négociateur de Copenhague. Il ne mène aucune politique digne de ce nom sur le changement climatique depuis l’arrivée des conservateurs au pouvoir".
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