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Les climato-sceptiques aux vestiaires !
mardi, 8 décembre 2009
/ Walter Bouvais / Cofondateur et directeur de la publication du magazine Terra eco et du quotidien électronique Terraeco.net Suivez-moi sur twitter : @dobelioubi Mon blog Media Circus : Tant que dureront les médias jetables |
Les élucubrations de quelques climato-sceptiques amusent peut-être les médias en mal de polémiques faciles. Mais elles ne doivent pas masquer l’essentiel : à Copenhague, c’est un nouveau partage du monde qui est en jeu.
Le bruit médiatique provoqué depuis deux jours par l’ouverture du sommet de Copenhague sur le climat a quelque chose de fascinant. Pendant des années, des montagnes de travaux scientifiques se sont formées dans l’indifférence générale des opinions publiques. Et puis, voilà que tout le monde ne parle plus que de cela : le climat. Voilà aujourd’hui que les médias enflent, saturent, débordent d’information sur le sujet.
Il y a longtemps que nous défendons l’idée selon laquelle le développement durable est la nouvelle grille de lecture du monde et que le climat et la biodiversité en sont les principaux chapitres. A cet égard, nous ne pouvons que nous réjouir de voir que l’enjeu climatique a percé de façon spectaculaire dans l’opinion depuis trois ans. Le sommet de Copenhague constitue indéniablement le point d’orgue de ce mouvement.
Il faudrait montrer que de Copenhague, sortira peut-être un traité qui redessinera durablement les rapports de forces entre le Nord et le Sud, entre les Etats-Unis et la Chine, entre l’Europe et les autres. Ce traité, quelle que soit l’échéance de sa signature – dans dix jours ou dans un an – n’est potentiellement rien moins qu’un cheval de Troie pour refonder en profondeur l’écosystème politique de notre petite planète. Et cela, au service des humains qui la peuplent.
En lieu et place de ces explications, surgissent donc une nouvelle fois les arguments fumeux mais bien plus "vendeurs" des climato-sceptiques. Leurs arguties webo-radio-télégéniques, au nom d’un prétendu équilibre de l’information, sont présentées sur le même plan que les conclusions de milliers de scientifiques qui depuis des années, dans l’indifférence, travaillent en équipe sur des sujets complexes, avec des méthodes éprouvées et sous le contrôle de leurs pairs.
L’expression du doute est un bien précieux et les climato-sceptiques ont bien entendu voix au chapitre. Mais tout est affaire de mesure. Quel est donc ce monde où des non-spécialistes du climat s’improvisent garde-fous d’une prétendue pensée unique. Les dérèglements climatiques et leurs conséquences humaines ne sont pas une question de croyance ou de scepticisme. Ils sont une question d’éducation.