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Mes vacances solidaires à Mopti
jeudi, 1er juillet 2004
/ Capucine Cousin
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En vogue au sein des grandes entreprises, le congé solidaire permet à leurs salariés de participer à des actions caritatives, en partenariat avec des ONG. Dépaysement garanti. Adeptes de la bronzette et du farniente, s’abstenir.
Des congés inédits pour des vacances sans farniente. Voilà ce qu’ont connu en 2002 - 2003 une trentaine d’employés de l’entreprise Wanadoo, partis pour des vacances un peu particulières au Mali. Leur destination : Mopti, petite ville plantée sur les rives du fleuve Niger, au nord du pays. Leur mission : humanitaire. "Je voulais mener un projet en Afrique. La rencontre avec l’ONG Planète Urgence fut décisive. Nous avons monté un projet d’implantation de télécentre [centre téléphonique, ndlr] communautaire polyvalent. L’idée était aussi de former la population locale à l’informatique", raconte Jean-Christophe Adamar, responsable du comité d’entreprise de Wanadoo, à l’origine du projet.
En 1999, Jean-Christophe Adamar s’envole pour une première mission de repérage. D’autres partenaires rejoignent les rangs : le ministère de l’Education et de la jeunesse malien, l’opérateur téléphonique public Sotelma et plusieurs fournisseurs d’accès à Internet locaux. Puis, en 2002 et 2003, des salariés volontaires de Wanadoo partent en binôme munis de leurs ordinateurs portables, pour des missions de formation et de soutien logistique de 15 jours.
Pour ce faire, ils ont bénéficié d’un congé solidaire, concept qui associe une ou plusieurs entreprises à une ONG, pour monter un projet à vocation humanitaire ou de développement. Ces 15 jours sont ponctionnés sur les congés personnels du salarié, moyennant quoi l’entreprise finance les frais de mission, de transport et d’hébergement. L’ONG "aide l’entreprise à monter le projet, et forme les salariés avant leur départ", explique Anne-Isabelle Perrin, en charge des partenariats chez Planète Urgence(ex-Congés solidaires). Un système que l’on retrouve chez d’autres ONG, telles que Passerelles & Compétences, qui propose des missions de courte durée en France.
A force de coups de main, le cybercafé polyvalent a fini par ouvrir ses portes à la fin de l’année 2003. Aujourd’hui, il est doté de trois ordinateurs connectés à l’Internet. Deux machines viendront les rejoindre cet été. Point non négligeable, ce "cyber" est même rentable : il vit de prestations de formation à l’informatique et à Internet - destinées aux entreprises maliennes et aux particuliers - ainsi que de ses activités grand public de cybercafé et de télécentre. Mieux, deux animatrices maliennes ont reçu une formation avant d’être recrutées pour ce télécentre. Une manière de s’assurer que le projet sera pérennisé. Et ce n’est pas fini. L’ouverture d’un second site est déjà en projet à Kayes (ouest du pays).
Le "cyber" de Mopti (Mali). Crédit : Planète Urgence JPEG - 67.3 ko 263 x 350 pixels |
Le "cyber" de Mopti (Mali). Crédit : Planète Urgence JPEG - 28.2 ko 188 x 250 pixels |