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CO2 : le Parlement européen relève la barre
jeudi, 26 novembre 2009 / Hélène Duvigneau

Trois questions à Sandrine Bélier, députée Europe Écologie et membre de la Commission environnement sur le nouvel objectif européen de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le Parlement l’a remonté de 20% à 30% (d’ici 2020) et veut refaire de l’Europe le leader de la lutte contre le changement climatique.

Terra eco : Cet accord des parlementaires européens a t-il été difficile à obtenir ?

Sandrine Bélier : "Ça n’a pas été simple, comme le montre le résultat serré avec 342 voix "pour" et 338 "contre". Dans l’ensemble des commissions une partie des députés, et notamment les libéraux et le PPE (droite), étaient contre toute référence chiffrée et contre un accord contraignant. Il y a donc eu beaucoup de points d’achoppement jusqu’au vote. Une autre partie, dont nous étions, a réussi à convaincre que nous avions la capacité, au regard de la progression de l’Europe depuis 1990, d’annoncer un minimum de 30%. L’autre point d’achoppement est la contribution de l’UE à l’aide à l’adaptation des pays du sud. Nous avons réussi à obtenir une participation plancher à hauteur de 30 milliards d’euros par an en 2020, qui ne soit pas incluse dans l’aide publique au développement."

Qu’est-ce qui a fait la différence entre les deux camps ?

"Il y a eu un travail pour convaincre en amont, et de manière générale, il y a une prise de conscience sur les enjeux climatiques. Par ailleurs, ce vote montre que le Parlement se positionne par rapport à la Commission et au Conseil afin que l’UE redevienne leader en terme de lutte contre le réchauffement climatique."

Quel sera le poids de cette résolution à Copenhague ?

"C’est une vraie question. Je pense toutefois que la représentation citoyenne au Parlement a du poids et pèse sur la position de l’Union européenne. La résolution est aujourd’hui entre les mains de la Commission, qui sera amenée à redéfinir une position, puis la soumettra au Conseil en décembre. On espère que les chefs de gouvernement entendront la voix des citoyens européens qui aujourd’hui ont une seule représentation dans les institutions européennes. A Copenhague, nous comptons sur l’effet d’entrainement."

- Photo : © European Parliament / Pietro Naj-Oleari