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Réfugiés climatiques : soirée spéciale sur France 5
mardi, 24 novembre 2009 / Karine Le Loët /

Rédactrice en chef à « Terra eco ».

Les réfugiés climatiques, on les compte déjà par centaines de milliers, nous dit-on. Mais qui sont-ils vraiment et pourquoi fuient-ils leur terre ? France 5 a décidé de plonger dans le quotidien de ces hommes et ces femmes bringuebalés par le climat et de débattre avec un panel d’experts.

La Nouvelle Orléans dévastée par l’ouragan Katrina, le Nord du Bangladesh envahi par les eaux, le lac Tchad rapetissant à toute vitesse, les Maldives en alerte... Chaque fois, des centaines de personnes font leur baluchon et partent rejoindre des zones meilleures, moins inondées, moins sèches, moins pauvres. France 5 a décidé de consacrer une soirée au sort des réfugiés climatiques. Sur le plateau, Jean-Marie Cavada recevra ce soir un panel d’experts en tout genre : démographes, climatologues, membres d’ONG, hommes et femmes politiques. Une série d’extraits documentaires et une courte fiction viendront éclairer le débat.

De quoi mettre enfin sur le concept de réfugiés climatiques des histoires et des visages. Comme cette famille bangladeshi, qui a déménagé quatre fois, laissant derrière elle une maison engloutie par les flots. Comme ce jeune homme sénégalais rescapé d’une échappée funeste vers l’Espagne déterminé à tenter le voyage à nouveau. Parce que son pays croule sous la pauvreté, tandis que ses côtes s’érodent, que ses ressources halieutiques s’épuisent et que la désertification avance. Chaque documentaire compte avec clarté les histoires de ces hommes et femmes contraints au départ. Et le message sonne comme une évidence.

Or, les réfugiés climatiques n’ont aujourd’hui aucun statut reconnu par le droit international. Car leur histoire est inédite. “Comment puis-je être réfugié dans mon propre pays, ma propre ville ?”, s’interroge par exemple Edward, musicien de la Nouvelle Orléans, exilé au Texas après le passage de Katrina. Pourtant à en croire le Haut commissariat pour les réfugiés aux Nations Unies, ceux-là devraient être 250 millions en 2050. “Comment éviter ce génocide silencieux ?”, s’interroge France 5. En informant d’abord le public. En tapant du poing sur la table lors du sommet de Copenhague en décembre aussi. Certaines ONG comme le collectif Argos se battent en effet pour que le sort de ces populations soit abordé à Copenhague, des politiques d’adaptation envisagées, des fonds d’urgence planifiés et une coopération internationale mise en place. Mais devant l’ampleur des problèmes déjà à l’agenda des négociations, le sujet risque bien de passer à la trappe.

"Sale temps pour la planète", mardi 24 novembre, sur France 5, à partir de 20h40. Soirée spéciale proposée par Morad Aït-Habbouche et Hervé Corbière, et présentée par Jean-Marie Cavada.

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- photo : France 5