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Un bateau électrique français aux batteries chinoises
mercredi, 18 novembre 2009
/ Hélène Duvigneau
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Spécialisé dans la conception et la fabrication de bateaux diesel en aluminium, ODC Marine vient de prendre un virage vert en se lançant dans la production de bateaux électriques... depuis la Chine.
A l’origine d’ODC Marine, petite PME tricolore en Chine, il y a d’abord trois Français, Gildas Olivier, Stéphane Gonnetand et Laurent Fourré. En 2006, ils décident de monter leur chantier naval près du port maritime de Dalian pour être plus compétitifs mais aussi parce qu’ils espèrent trouver en Chine des "solutions électriques". Fabricants de bateaux diesel, ODC Marine voit dans l’électrique un moyen supplémentaire de progresser sur le marché français où les constructeurs de bateaux électriques se comptent encore sur le doigt de la main. « En France, le marché des bateaux électriques ne s’est pas encore démocratisé, observe Gildas Olivier, l’un des trois actionnaires de la PME. On leur reproche leur coût trop élevé, leur autonomie trop faible et leur manque de puissance pour naviguer en mer. »
En achetant en Chine des batteries Lithium-fer-phosphate pour les intégrer à ses bateaux grâce à l’expertise des Chinois en la matière, ODC part déjà avec un atout de taille. Plus légères, moins polluantes à l’exploitation que les batteries au plomb, ces nouvelles batteries sont également équipées d’une valve de surpression qui garantit leur sécurité. Autre avantage : leur prix baissera si l’industrie automobile vient à les utiliser. Pour intégrer les batteries à la coque du bateau, ODC s’est associé avec le Chinois Sky Energy, spécialiste des batteries embarquées sur véhicules. « En Chine, il existe déjà une production industrielle de bus électriques, poursuit Gildas Olivier. Nous avons simplement eu besoin d’adapter les batteries utilisées pour les bus à notre bateau. » Quant aux moteurs à courant continu, également achetés en Chine, ils ont la particularité d’avoir un très bon rendement grâce à un refroidissement par eau et un aimant permanent.
Après ce 1er test sur le marché français, ODC compte développer des gammes plus rapides et industrialiser la production. Pour faciliter les choses, la PME a signé un partenariat avec la société de leasing Sealease, qui financera la construction des bateaux, et les louera ensuite à des entreprises. A terme, ODC vise une dizaine de ventes de bus de mer de 50 ou 100 places par an. Reste un dernier problème à résoudre, qui concerne cette fois l’ensemble de l’industrie des véhicules électriques, le recyclage des batteries. Mais ça, c’est une autre affaire.
Le site Mer et Marine
Le site d’ODC